Madagascar vise à réduire jusqu’à 27% le taux de la malnutrition chronique qui sévit surtout dans le Sud du pays. Un ensemble de services de nutrition à base communautaire destinés à renforcer la résilience et à prévenir la malnutrition des communautés ciblées sera mené dans quelques communes de cette partie du pays et fera 106 650 bénéficiaires.
Réponse multisectorielle liée à la lutte contre la malnutrition. C’est dans ce sens qu’une initiative novatrice a été mise en place dans le Sud du pays pour renforcer la résilience des populations vulnérables. Il s’agit d’un projet quadriennal regroupant l’Office national de nutrition (ONN), la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KFW), le Programme Alimentaire Mondial et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) dont le lancement officiel s’est tenu hier à Antaninarenina. L’initiative permettra de prévenir toutes les formes de malnutrition et de renforcer la résilience (individuelle, communautaire et systémique face aux chocs climatiques et aux effets de la crise en Ukraine) de 106 650 personnes vulnérables dans le Sud de Madagascar. « Il s’agit, entre autres, de réduire le taux de la malnutrition chronique à 27% en cinq ans si ce pourcentage est actuellement aux alentours de 40%. Ainsi, toutes les actions menées par les acteurs doivent être bien coordonnées pour atteindre cet objectif . C’est dans la partie Sud du pays, notamment Androy, Anosy et Atsimo-Andrefana qui sont les plus touchées par ce fléau », selon le Pr Hanta Marie Danielle Vololontiana, coordonnateur national de l’ONN.
Activités
Ce projet multisectoriel, bénéficiant d’un support de 28,5 millions d’euros de la KFW est mis en œuvre par les deux agences onusiennes dans quatre communes, dont Itampolo dans le district d’Ampanihy, Sihanamaro dans le district d’Ambovombe, Tsivory et Ifotaka dans le district d’Amboasary. Le PAM fournit aux communautés ciblées par le projet un ensemble de services de nutrition à base communautaire destinés à renforcer leur résilience et à prévenir la malnutrition. Ainsi, toutes les femmes enceintes et allaitantes dans les quatre communes recevront des suppléments nutritionnels, bénéficieront de conseils sur la nutrition pour l’amélioration des pratiques de diversification alimentaires. Le PAM appuiera également la disponibilité et l’accessibilité des aliments à haute valeur nutritive sur les marchés. Des unités artisanales de transformation alimentaire seront mises en place au niveau des communes ciblées par le projet.
Narindra Rakotobe