Le projet Pôle Intégré de Croissance dans sa phase 3 (PIC3) constitue un partenaire engagé pour le développement du secteur bio à Madagascar, et ce, dans le cadre d’une démarche résolument axée sur le développement durable.
Il s’agit d’un secteur en pleine expansion tourné, notamment vers l’exportation. L’appui à la promotion des produits bio tant sur le marché national qu’international, à travers la participation aux foires et salons internationaux importants comme le BIOFACH en Allemagne, fait partie des axes d’intervention du projet PIC 3. Sa mission consiste d’ailleurs à stimuler les investissements, créer des emplois, et surtout, à augmenter la valeur d’exportation des filières sélectionnées tout en améliorant les revenus des producteurs. Pour ce faire, le projet travaille en étroite collaboration avec le ministère en charge de l’Agriculture et de l’Elevage ainsi qu’avec le SYMABIO (Syndicat Malgache de l’Agriculture Biologique). A titre d’illustration, des sociétés membres de ce syndicat ont pu participer, entre autres, au salon mondial de la filière biologique BIOFACH qui s’est tenu à Nuremberg en Allemagne en février dernier.
Contrats de 15 millions d’euros
Ce qui leur a permis non seulement d’accroître leur visibilité mais aussi de créer de nouvelles opportunités commerciales et partenariats. « La preuve, les contrats obtenus par les participants à cette occasion se chiffrent à environ 15 millions d’euros », a-t-on communiqué auprès du projet PIC3. Outre l’appui à la promotion des produits bio sur le plan international, ce projet de transformation économique s’engage également à les faire connaître auprès des consommateurs malgaches. Raison de son soutien aux entreprises membres du SYMABIO à la participation à la 5e édition de la Foire Internationale de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche qui s’est tenue la semaine dernière au parc des Expositions Forello à Tanjombato. Un village bio y était d’ailleurs érigé dans le but de valoriser les produits bio fabriqués localement. Une forte affluence des visiteurs y a été observée. Pour la société qui fabrique des produits naturels portant la marque ActiFlora, elle se spécialise notamment dans le domaine de la santé et du bien-être en produisant, entre autres, des purificateurs d’air, des gels dentifrices et des huiles essentielles. « Tous nos produits bio sont destinés à l’exportation. Nous commençons à les écouler sur le marché local afin que la population malgache puisse également s’en procurer, et ce, à un prix abordable, selon les explications d’un responsable de l’entreprise.
Nouvelle réglementation
Il faut savoir que nombreuses sont les chaînes de valeur bio appuyées par le projet PIC3, pour ne citer que la filière vanille et la filière cacao. Parlant de la vanille en particulier, des efforts de plaidoiries ont été déployés par une délégation malgache composée de l’équipe du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, des représentants du SYMABIO et ceux du projet PIC auprès de la Commission Européenne à Bruxelles en février dernier. L’objectif consiste à discuter de la nouvelle réglementation imposée par cette dernière au détriment de nos exportations de ce produit phare faisant l’identité économique de Madagascar en Europe. Il est à rappeler que l’Union européenne a révisé à la baisse les limites maximales tolérées de résidus de nicotine dans les épices. Les secteurs vanille et girofle seront les plus impactés par cette mesure qui aurait dû être appliquée à partir du 15 septembre 2023. En effet, les exportations malgaches ne parviendront pas à se conformer à cette nouvelle réglementation, vu que la nicotine est présente naturellement dans la vanille.
Amélioration de la traçabilité
« Ce qui impacterait énormément l’économie même du pays puisque Madagascar est le premier producteur mondial de la vanille en exportant 40% de sa production vers le marché européen. En outre, la filière représente plus du quart de la rentrée de devises et fait vivreplus de 150 000 familles productrices réparties dans neuf régions de l’île », a-t-on appris au niveau du projet PIC. Mais suite à ces actions de lobbying,Madagascar a obtenuun délai de prolongation, jusqu’en janvier 2024 pour poursuivre ses exportations de vanille en Europe. Il est à noter que la filière vanille figure parmi les filières soutenues par le projet PIC depuis presque quatre ans. Dans le cadre de cet appui, le projet contribue au recensement des producteurs, à l’amélioration de leur production, de la traçabilité et de la commercialisation de la vanille. Jusqu’ici, près de 4 000 cartes de producteurs digitalisées ont été produites et 22 000 poinçons de vanilles distribués. Par ailleurs, le projet PIC a encadré près de 10 000 planteurs tout en mettant en place une centaine de marchés contrôlés, répartie dans ses sept régions d’intervention.
Navalona R.