La récolte des caféiers associés avec la plantation d’acacia s’annonce bonne dans le district d’Arivonimamo II, grâce à cette nouvelle technique culturale.
La technique d’agro-écologie ou agriculture de conservation est très développée à Madagascar. « Le pays devient même un modèle en la matière pour les pays africains et européens, car on est maintenant dans un stade plus avancé. Raison de la participation des chefs de projets et techniciens en provenance de Burkina Faso, de Sénégal, de Côte d’Ivoire et de Nigéria ainsi que des pays européens à la Conférence Internationale sur la culture pluviale pour une agriculture durable dans la Grande Ile », a expliqué Rakotondramanana, le directeur exécutif de l’association GSDM.
Résultats concluants. C’est une conférence organisée par le CIRAD, l’IRD et le FOFIFA dans le cadre de l’Agriculture For Africa (AFA). Après des échanges d’expériences, les participants ont effectué une visite sur terrain à Ambanitsena et à Analavory pour constater de visu l’utilisation de la technique d’agro-écologie par les paysans. A Mangatany dans le district d’Arivonimamo II, des paysans encadrés par Agrisud affilié au GSDM effectuent une plantation de caféiers arabica depuis décembre 2011. « On y associe avec la culture d’acacia qui sert d’ombrage pour les caféiers en plus de son apport en azote pour les sols. Les débris d’acacia sont également utilisés comme litière pour le compost. Un plan de valorisation de l’exploitation est en même temps adopté par le biais de la culture en intercalaire de maïs ou de riz pluvial ou d’autres légumineuses », a raconté Onja Rakotobenarivo, un technicien d’encadrement de l’Agrisud. « Les résultats de cette première plantation de caféiers d’arabica sont concluants, car le rendement peut s’élever jusqu’à 1 à 1,8 kg de cerises de café arabica par pied. La première récolte après trois ans. Par contre, en pic de production, on peut obtenir entre 5 et 6 kg de cerises de café par pied », a-t-il rajouté.
Insecticides biologiques. Par ailleurs, l’agro-écologie est favorable à l’agro-foresterie servant à protéger les bassins versants à Ankalalahana, toujours dans le district d’Arivonimamo II. On y trouve des plantations de nombreux arbres fruitiers. L’Agrisud forme également des paysans en matière de fabrication de compost liquides à base de débris de plantes. Cette entité met à leur disposition des matériaux nécessaires à la construction d’une compostière. « Ces insecticides biologiques sont utilisés pour le traitement de notre plantation de haricots verts contre les insectes. Nous fournissons depuis deux ans 220 kg de haricots verts par mois au Lecofruit, et ce, à raison de 770 Ariary le kilo. Cette activité est rentable étant donné que nous gagnons près de 50 000 Ariary par semaine », a témoigné Monique Raharizaka, une paysanne à Antsampandrano. Bref, toutes les parties prenantes reconnaissent que l’agro-écologie qui prône les cultures biologiques est très favorable pour un développement durable.
Navalona R.
