« Lamba », l’exposition consacrée à Jacques Faublée au musée de la photographie depuis le mois d’avril, cède sa place à « Voyage en pays bara et vezo » à partir du 7 octobre. Ce seront toujours les photographies du même auteur qui orneront les murs du musée de la Photographie à Anjohy. « Il s’agit de photographies du quotidien, au travers du cycle de la vie : naissance, circoncision, mariage, accouchement, mort, ancestralisation. Ces images témoignent de similitudes entre les peuples bara et vezo, pourtant éloignés par la géographie, les pratiques religieuses et les activités économiques », annonce-t-on au niveau de l’organisation. A l’époque de Jacques Faublée (1912–2003), le regard ethnologique se mariait bien avec la photographie qui tantôt se transformait en capture contemplative, à lire sa thèse « Les récits Bara » (1947), tantôt cherchait l’humanité chez les groupes humains. Il ne faut pas oublier qu’à l’époque de ses expéditions dans le sud malgache, les autochtones étaient encore traités en indigène. Le parcours de cet érudit était lié depuis son premier poste à Paris. En 1934, il est nommé pour gérer les collections d’artefacts malgaches dont la provenance est encore soumise à des questions jusqu’à maintenant, surtout à partir de la colonisation. Dès 1880, les français ont ramené des objets que le musée du Trocadéro a gardé jusqu’en 1961. Comble du comble, après son passage à Madagascar, il tente de retourner en France avec une bonne cargaison d’artefacts malgaches. Confiscation forcée ou don des autochtones, des points d’interrogation qui attendent des réponses sur la manière dont il a pu se procurer ces collections. Malheureusement, son bateau se fait dévaliser par les pirates. En partant de Tuléar pour se diriger au Cap en Afrique du Sud. Il ne faut pas non plus oublier qu’il a été enseignant universitaire de la langue malgache en France.
Maminirina Rado