Près des trois quarts de la population dans la capitale vivent dans des logements ne respectant pas les mesures de planification urbaine et n’étant pas en règle en termes d’autorisation.
Selon des statistiques du Plan national du logement (PNL) 2020, 85% de la population totale à Madagascar vivent dans des logements informels. Par logements informels il faut comprendre, selon la définition de l’Organisation des Nations Unies (ONU), des groupes de logements situés sur des terrains publics ou privés, construits sans autorisation du propriétaire, en dehors de toute formalité juridique, et ne respectant pas les mesures et lois de planification urbaine. 72% de la population urbaine à Antananarivo sont concernés.
La situation à Antananarivo principalement, laisse entreprendre les résultats d’une croissance urbaine incontrôlée ayant conduit à des problèmes sociaux, incluant les logements de mauvaise qualité et un système d’assainissement défaillant. Selon les données incluses dans le Plan national du logement de 2020, la demande de logements est estimée à près de 1.8 million d’unités. Une demande insatisfaite ayant conduit à une forte augmentation des prix des logements disponibles. En l’absence de solution efficace et de mesures pérennes en matière de logements, de terrains et de services de base, la situation déplorable du logement dans la capitale risque de perdurer.
Les efforts à déployer devraient, de ce fait, inclure un effort considérable de contrôle en matière de permis de construire et lutter efficacement contre la corruption. S’y ajoutent l’amélioration de l’accès au financement des logements incluant les subventions au logement et l’accès aux prêts à longue échéance afin de permettre aux ménages pauvres d’accéder à un logement décent. Pour l’heure, ce type d’instruments financiers est inaccessible au plus grand nombre de ménages, rendant utopique l’accès des ménages modestes au logement décent, et davantage encore, leur accès à la propriété immobilière.
A l’occasion de la journée mondiale de l’habitat, ce jour, premier lundi d’octobre, cet aspect de l’inaccessibilité au logement décent mériterait d’être abordé. Rappelons que le thème choisi cette année pour la célébration de la journée mondiale de l’habitat, est « Économies urbaines résilientes : Les villes, moteurs de la croissance et de la reprise ». Un thème qui aborde plutôt le ralentissement économique que connaissent les villes après les quelques années de bouleversements dus principalement à la Covid-19, et les possibles issues envisageables pour les villes pour y faire face, à travers notamment la productivité de leurs zones urbaines.
Hanitra R.