Quoi qu’il en soit, le report du second tour de l’élection à la Présidence de OJM est désormais inévitable.
« Le bordel total ». C’est ainsi que les observateurs pensent de l’élection des membres du bureau de l’Ordre des Journalistes de Madagascar (OJM) qui s’est déroulée samedi dernier. Prévue être organisée pour restaurer la cohésion entre les journalistes, cette élection tend plutôt à provoquer la scission. Vu l’évolution de la situation hier soir, le « clash » au sein du Corps n’est pas à écarter. Si l’élection des vice-présidents, du secrétaire général, du trésorier et des conseillers s’est déroulée normalement et sans aucune contestation, celle de la Présidence est en train de se transformer en un véritable scandale qui risque fort de ternir davantage l’image de la Presse malgache. L’ « Ordre » est en train de provoquer le « désordre ». L’inexpérience des membres de la Commission électorale en est à l’origine. Cette commission ayant déjà été contestée depuis sa création.
Confrontation. En effet, différents résultats ont été diffusés depuis samedi soir aussi bien sur les ondes de la Radio Nationale Malgache que via les réseaux sociaux. Dimanche soir, nous avions reçu un mail émanant de la Commission électorale confirmant que Gérard Rakotonirina (197 voix) et Tahirimanitra Ralambomahay (193 voix) sont les deux candidats qualifiés pour le second tour. Cette information a été confirmée par la même Commission Electorale Indépendante ou Non-Indépendante (c’est selon) hier matin lors de la « cérémonie officielle de proclamation des résultats du premier tour » qui s’est tenue au Bon Accueil Antaninarenina, en présence des membres de la presse venus nombreux pour couvrir l’évènement. Au cours de cette cérémonie, le candidat Hervé Rakotozanany qui occupait la troisième place avec 179 voix est monté au créneau en dénonçant publiquement une manipulation des résultats venant de la Province de Fianarantsoa. Il a soupçonné la commission de lui avoir volé 19 voix. Le journaliste de la « Radio Don Bosco » a ainsi réclamé une confrontation des procès-verbaux bureau de vote par bureau de vote. Apparemment, la Commission électorale a décidé de se conformer à cette exigence d’un candidat considéré par bon nombre des journalistes comme « le candidat d’Etat ».
Second tour à 3. En effet, vers 18 h, les membres de la commission électorale ont convoqué à Antanimena les cinq candidats pour annoncer que les résultats ont changé et que c’est Gérard Rakotonirina et Hervé Rakotozanany qui devraient s’affronter au second tour. Cette décision a évidemment bouleversé non seulement le candidat Lambo Tahiri et son équipe, mais aussi le monde de la presse en général. A noter que notre confrère de « La Gazette de la Grande Ile » a déjà commencé la campagne électorale du deuxième tour hier après-midi. Les membres de la commission électorale ont donc renversé la tendance. A noter qu’hier matin, ces derniers ont déjà laissé entendre qu’ils subissent des « pressions » et des « intimidations ». Le dénouement de cette affaire sera connu ce jour, puisque la commission envisage de tenir une conférence de presse. Quoi qu’il en soit, le report de l’élection est inévitable. Ne serait-ce que pour apaiser la tension qui a monté d’un cran depuis hier soir, engendrée par cette bagarre entre trois candidats. Un membre de ladite commission a laissé entendre qu’un second tour à trois est envisagé. Une proposition quasiment impossible et plutôt aberrant pour une élection démocratique. A cause de cette situation, bon nombre de journalistes optent désormais pour la dissolution de la commission électorale et la tenue d’une nouvelle élection organisée par une nouvelle CENI véritablement indépendante. En tout cas, cette situation ridiculise davantage la presse malgache.
Davis R