C’est une étape cruciale dans la recherche de l’apaisement qui a été franchie cette semaine. La réunion, organisée par la présidente de l’Assemblée nationale à Tsimbazaza, a donné une véritable impulsion à la recherche d’une solution à la crise grave dans laquelle s’est enfoncé le pays. A une semaine de la tenue du premier tour de l’élection présidentielle, la plateforme de dialogue, initiée par le FFKM et la présidente Christine Razanamahasoa, a rassemblé de nombreuses personnalités de la communauté nationale. La plupart des membres des forces vives de la nation ont répondu à l’invitation qui leur a été lancée. Chacun a pu s’exprimer et donner sa vision de la situation prévalant actuellement. A l’issue des échanges, des suggestions ont été avancées pour sortir de l’impasse : l’arrêt du processus électoral, de la campagne et des manifestations. Les discussions ont continué hier devant une assemblée encore plus nombreuse que la veille. Les prises de parole se sont multipliées. Des résolutions seront publiées aujourd’hui ou demain. Permettront-elles de servir de base à un accord de toutes les parties pour débloquer la situation ? Les partisans de l’ancien président Andry Rajoelina s’insurgent contre l’initiative du FFKM et de la présidente de la Chambre haute. Ils ne veulent pas entendre parler de report de l’élection présidentielle car ils estiment qu’elle permettra de mettre tout le monde d’accord. La tension née des incidents qui ont eu lieu jeudi lors de la manifestation des tuniques blanches à Mahamasina n’est pas retombée deux jours après. Le comportement excessif des forces de l’ordre a ulcéré des manifestants qui avaient défilé pacifiquement. La présence de gros bras qui avaient déjà sévi auparavant les avait irrités et le ton est vite monté. Le député TIM du 5ème arrondissement a été embarqué manu militari. Des grenades lacrymogènes ont été lancées. Un manifestant a été blessé au visage, d’autres l’ont été par des éclats d’explosifs. Les sympathisants du collectif des candidats ne décolèrent pas et les députés réclament la libération immédiate de leur collègue qui est toujours en garde à vue à Fiadanana. Le mouvement ne semble pas vouloir baisser d’intensité puisque ses responsables appellent leurs sympathisants à venir aujourd’hui sur la place du 13 mai.
Le conflit, qui focalise l’attention de toute la communauté internationale, n’est pas prêt de se terminer. Israël ne veut pas cesser les hostilités tant que ses forces armées n’auront pas atteint leur but : éradiquer totalement leurs ennemis dans la bande de Gaza. Ses soldats ont commencé à pénétrer dans les rues de Gaza City après avoir méthodiquement bombardé les habitations. Les fantassins sont entrés à l’intérieur des immeubles et conquièrent la ville mètre par mètre. Le gouvernement israëlien n’a pas encore autorisé l’ouverture d’un corridor humanitaire permettant de laisser des camions amenant des aides et des médicaments. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken doit composer avec l’intransigeance de Benyamin Netanyahou et de son cabinet militaire.
C’est une véritable avancée que l’on constate actuellement dans l’imbroglio politique malgache. L’autorité morale de la plateforme de médiation du FFKM est indéniable. Ses propositions ne peuvent être balayées d’un revers de la main par ceux qui la dénigrent. Elle dit avec force ce qui empêche le déblocage de la situation actuelle. Une étape est en tout cas franchie. La sagesse va-t-elle prendre le pas sur l’obstination ? Un véritable espoir est né.
Patrice RABE