« Les dépenses ont triplé actuellement », reconnaît un peu amèrement un auteur/compositeur et organisateur de rendez-vous « rock » du paysage musical tananarivien. Aujourd’hui, pour les organisateurs de concert sur une seule date, la Commune urbaine d’Antananarivo a revu ses prix à la hausse. « Les droits d’affiche sont les plus élevés, 360 ariary pour le format A1. Imaginez faire 300 affiches… des frais de constitution de dossier ont aussi été ajoutés », ajoute-t-il. Ceux-ci sont chiffrés à 35 000 ariary. Plusieurs droits ont donc connu une hausse. Comme la demande d’autorisation actuellement à 60 000 ariary, si elle était de 30 000 ariary auparavant. L’impact est simple, « privilégier les petits lives pour minimiser les dépenses », concède-t-il. Il faut l’admettre, le secteur de la musique a été le plus affecté par la crise sanitaire. Raison sans doute pour laquelle, les chanteurs et chanteuses tentent de se rattraper lors des propagandes. Plusieurs artistes ont presque fini dans la rue, phénomène passé sous silence par pudeur. Avec cette hausse, surtout pour la Commune urbaine d’Antananarivo, certains risquent de disparaître à jamais du circuit. Reste à savoir si les sponsors veulent s’adapter à ces tarifs en hausse. Sans oublier les impacts sur les initiatives louables des artistes et entités culturelles en auto-production. D’un autre côté, les grosses pointures peuvent toujours garder la tête hors de l’eau, ceux ou celles qui peuvent remplir des lieux à plusieurs dizaines de milliers de spectateurs et spectatrices comme le Coliseum d’Antsonjombe. Cela pourrait être problématique pour des salles comme le Palais des Sports de Mahamasina ou Antsahamanitra.
Maminirina Rado