Ce sport traditionnel va de pair avec la musique salegy. Ceci est en quelque sorte une hymne des Fanôrolahy qui les encourage à monter sur le ring.
C’est aussi un moment pour les musiciens d’exposer leur talent.
Bilo, Din Rotsaka, Fandrama, Wawa, Hontsavelogno, tous sont passés par là. Le gala-morengy est une sorte de rite de passage pour les chanteurs de salegy avant de briller à l’échelle nationale et internationale. Une chanson peut durer 45 minutes. Souvent, les chansonniers décrivent spontanément le physique des boxeurs ainsi que le déroulement du combat. « Qu’il est musclé celui-là. Il franchit l’air du jeu. Mais où est son adversaire? A-t-il peur ? Ah le voilà ! Il est bien entraîné. Il va y arriver. Applaudissez-les, encore… encore une fois. Qui sera le vainqueur ? Je dis bien qui… qui ? Allez-y secouez… Salegy », tel est l’extrait de l’animation.
Pour sa part, le public se régale. Il assiste à deux spectacles. En dansant la partition composée par les salegy-men, il se divertit en regardant les Fanôrolahy combattre. Le gala peut durer plus de 3 heures, cela dépend du nombre de rounds ou du match.
Historiquement, ce genre d’animation a existé bien avant la colonisation. Des mpiantsa sont invités exclusivement pour commenter en chanson tout ce qui se passe. L’origine des boxeurs, leurs entraîneurs, leur palmarès, leur façon de serrer les poings, et même l’engouement du public, bref, tout est cité. La tradition orale raconte aussi que les Fanôrolahy sont souvent en transe lorsque la musique résonne. « Ils sont protégés par leurs ancêtres, car leurs ascendants étaient aussi des guerriers. Donc, c’est héréditaire. Lutter, c’est dans leurs gênes… Avant de pratiquer le morengy, ils font appel aux razana. Ensuite, ils demandent aux mpiantsa de chanter la chanson préférée de leur arrière grand-père »…
En somme, si autrefois le nom était miantsa amin’ny morengy, actuellement, la pratique s’avère être un moyen pour se démarquer et surtout lucratif. Cependant, la passion demeure comme la tradition.
Iss Heridiny
