Provocations, attaques personnelles, désunions et aveux remplissent les fils d’actualité sur le réseau social Facebook. Certes, cela a toujours été ainsi, mais, ces quatre dernières semaines, le chamaillage entre artistes et influenceurs dépasse l’entendement.
Tout allait très bien au début de la campagne électorale. L’unique objectif était de se remplir les poches, faire le tour de Madagascar avec le candidat. Un véritable festival national. Mais au fur et à mesure, les artistes semblent éprouver un sentiment inexplicable. Étant redevables à leur patron, ils commencent à épouser les idées du parti. Ensuite, viennent les discours haineux. Des publications opiniâtres sont postées sur leurs pages. Scindé en trois, le monde artistique est paralysé par la fièvre politique. En outre, les usagers de Facebook suivent le feuilleton avec enthousiasme en tirant des conclusions. Bien entendu, les opinions divergent. « C’est du cinéma ! C’est pour le fun. Ils vont finir par se serrer la main une fois que le vainqueur est officiellement déclaré. C’est comme un jeu. Ils font semblant d’être à fond pour créer un peu d’ambiance », pense Judicaël Lazaniaina, un facebookeur. Mais Ulrick Zaranamby n’est pas de cet avis. « Comme c’est dommage de les voir se cracher dessus. Les artistes sont censés être des rassembleurs. Ils ont signé un contrat pour que leur candidat gagne.
Ils ne devraient pas exciter leurs adversaires… Non seulement ils sont tombés bien bas, mais ils rabaissent aussi le niveau de la population malgache », a-t-il dit. Hormis son rôle de moyen de communication, le réseau social Facebook est une plateforme servant à partager des œuvres, et surtout à raconter sa vie privée. C’est tout à fait le cas d’une artiste. Sa déclaration a ému le public. « Je suis choquée. Elle s’est plainte… Elle a pleuré ! En plus, elle a tout dit, tout détaillé. Je n’imaginais pas que derrière son sourire sur les photos, se cachait un énorme problème », s’exprime Marinah Randriantiana, l’une de ses followers. Effectivement, il n’y a plus de secret de famille sur FB. Chacun étale sa vie en public, c’est un choix ! L’histoire est encore plus compliquée lorsque la chanteuse accuse un candidat d’être un mauvais payeur. « Il nous a donné une bien maigre somme, alors qu’on a chanté pour lui », a-t-elle martelé. Là encore, la politique est remise sur la table, alors qu’on est à la veille de l’élection. Suite à la déclaration, un influenceur prétendant fidèle au candidat pointé du doigt dément d’une façon ironique les dires de la ravissante jeune femme. Donc, à Madagascar, comme ailleurs, l’art joue éminemment en politique. Pour ne pas dire que certains artistes sont devenus des faire-valoir des politicards, pourtant, nombreux d’entre eux battent à gnore. Toutefois, ici, le but n’est pas de juger les décisions prises par les artistes. Les couleurs et les goûts ne se discutent pas. Là n’est pas la question ! Sans équivoque, un individu a le droit de choisir. En revanche, la capacité d’agir ne doit surtout pas heurter l’égo de son voisin.
Iss Heridiny