Dans la grande salle de sa table d’hôte et son jardin arboré à Faravohitra, Mariette Andrianjaka y apposait ses distinctions et ses photos souvenirs avec le prince Albert de Monaco, de hauts dignitaires du monde… C’est sans doute les seuls signes que l’hôte est une grande dame de la gastronomie malgache. Une très grande dame c’est le mot, mais une ambassadrice de la bonne chère également. Entre deux assiettes, elle proposait à ses invités des crudités, dont la vinaigrette est une pure merveille, mais aussi du riz rouge cuit avec du lait et des mets cuisinés à la façon malgache. Elle pouvait s’étaler sur le « rojo mena » pendant des dizaines de minutes, quitte à faire oublier sa cuillère à ses invités. Pour se rattraper, elle prend les assiettes des tables pour les réchauffer. D’une simplicité dans le génie ! Rien d’ostentatoire, pourtant elle arrive à distiller la saveur « malgache » traditionnelle. Elle est restée vivace grâce à Mariette Andrianjaka. Son nom dans l’histoire de la gastronomie malgache est aussi relié à la cuisine royale. Le « hanimpitoloha », une plongée gustative dans le passé fastueux des cours des monarques et des reines malgaches. Le décès de Mariette Andrianjaka survenu lundi à l’âge de 90 ans, née le 23 novembre 1933, est synonyme d’une grande perte pour le patrimoine culturel malgache. Les hommages de ses pairs ont plu, comme celui du chef Lalaina, « Une Grande Dame qui a largement contribué à la renommée mondiale de la Gastronomie Malagasy. Au revoir Marraine », sur son compte Facebook. Son autre facette, elle a été pilote de rallye et a participé à une course en 1970, finissant sur le podium. Sans oublier, le piano droit qui trône un peu à l’écart de la grande salle, un instrument intégré dans l’héritage historique du monstre sacré de la musique malgache Ludger Andrianjaka, son mari.
Maminirina Rado
