Après la drill, un autre genre musical influence les chanteurs malgaches. En vogue depuis un moment, il résonne dans toutes les villes et bourgs de Madagascar !
L´amapiano qui a vu le jour en 2010, ne cesse de conquérir le continent noir, notamment Madagascar. Le Dj tunisien Blue Light avance que « Cette sonorité est un mélange de deep house, de jazz, de musique lounge et de kwaito, caractérisé par des synthétiseurs, de larges lignes de basse percutantes et une synergie unique ». Donc, pas trop lourd, le rythme dégage quelque part un effet électrique qui donne envie de danser dans tous les sens. Selon les informations recueillies, créée par deux passionnés de la black-music sud-africaine, le tempo s’est répandu dans les Shantytown, les quartiers défavorisés, à savoir, Soweto, Katlehong.
À Madagascar, il a fallu attendre dix ans pour que le rythme enjambe, traverse le Canal de Mozambique et tourne sur les platines des Dj-beatmakers. Au début, le grand public l’a confondu avec de l’afrobeat. En 2022, Monalisa de Lojay a explosé. Diffusé dans le monde entier, le morceau fait l’objet de remix, et surtout de cover. Le succès du chanteur nigérian inspire les jeunes artistes malgaches. Dès lors, l’amapiano est carrément devenu une obsession. Tous les chansonniers veulent composer du Monalisa. Toutefois, les concepteurs rythmiques avaient du mal à harmoniser la mélodie. Mais, de fil en aiguille, ils ont trouvé les ingrédients qu’il fallait. La preuve, en octobre 2022, Kresnik et Blaise Rabs chantent en duo, offrent à leurs convaincus Minnaar. Arrangé par Ryan Anthony, le morceau, bien qu’il ne soit écouté que par les connaisseurs, a bien été dosé.
Janvier 2023, une bonne trentaine d’artistes malgaches chantent sur l’instrumental sud-africain, des collectifs de danseurs et inventent des styles chorégraphiques. Ça y est, l’Amapiano retentit dans les zones urbaines.
Les artistes n’en restent pas là. Ils suggèrent un caractère encore plus synthétique, le mixage entre la mélodie gasy et la south africa vibe. Surprenant est le résultat. L’antosy, le baoëjy ou encore le basesa s’accordent parfaitement avec le tempo créé par Nedondwe et Mabe.
Parmi ces fusionneurs figurent Rootsman, Oxy Weezy, Alex Kihill…
En somme, la musique malgache a évolué ces 15 dernières années. Les jeunes talents puisent leurs inspirations, innovent d’une façon déterminante des belles œuvres agréables à entendre.
Iss Heridiny