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mercredi, novembre 27, 2024
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Pouvoir-opposition : Cohabitation non-exclue après les élections législatives

Le jeu politique durant ce deuxième quinquennat du président Rajoelina dépendra de la composition de la prochaine Assemblée nationale.

La plateforme politique Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina (IRD) n’a plus la certitude d’avoir la majorité à l’Assemblée nationale après les élections législatives. Elle a été secouée non seulement par les différentes tensions qui ont marqué la dernière législature, mais elle est également confrontée à une lutte intestine. Des élus craignent déjà de ne plus avoir l’investiture de leur parti mais surtout de l’IRD. Avec la naissance de l’UPAR (Union Pro Andry Rajoelina), composée d’une bonne dizaine de formations politiques et de personnalités avec un lourd passé politique, c’est le casse-tête dans le camp des « oranges ». A cela s’ajoute l’opposition qui va jouer son va-tout pour gagner le maximum de sièges lors de cette compétition qu’elle attend déjà de pied ferme. La moindre erreur de calcul, mais également de casting, de la part du camp Rajoelina risque d’être exploitée au maximum par ses adversaires et poussant ainsi le pouvoir à cohabiter avec l’opposition.

Législatives anticipées

À la sortie de la dernière session, les élus de la Chambre basse ont montré plus d’inquiétude que de sérénité pour leur avenir très proche. Dans le camp de l’opposition, des parlementaires, à l’instar de Me Hanitra Razafimanantsoa et Fidèle Razara Pierre, ont avance déjà que le président nouvellement réélu envisage de dissoudre l’Assemblée nationale. Selon l’article 60, dans son alinéa 1, « Le président de la République peut, après information auprès du Premier ministre, et après consultation des présidents des Assemblées, prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale ». Dans ce premier cas de figure, d’après toujours cette disposition constitutionnelle, « Les élections générales se tiennent soixante jours au moins et quatre-vingt dix jours au plus après le prononcé de la dissolution ». Cette opération n’est pas sans risques. Dans son alinéa 4, la même disposition stipule qu’ « Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans les deux années qui suivent ces élections ». La suite du mandat du président Rajoelina n’est pas à l’abri d’une crise institutionnelle durant laquelle la nouvelle majorité va faire la loi. Dans le second cas de figure, des informations commencent déjà à circuler en ce qui la concerne : c’est la possibilité des élections législatives anticipées afin d’éviter la dissolution. Tout laisse croire que le pouvoir actuel roulera pour cette deuxième option au lieu d’attendre le 23 juin 2024, date prévue pour la tenue des législatives.

Manœuvres politiques

L’issue des prochaines législatives dépend en partie du découpage électoral et du mode de scrutin utilisé. Si on ne prend que le cas de la Capitale, dont les enjeux sont toujours très particuliers, ces opérations relèvent souvent de manœuvres politiques savamment orchestrées. Lors de la Deuxième République et d’une bonne partie de la Troisième République, avant l’établissement des six circonscriptions électorales, la Capitale n’a formé qu’une seule circonscription. Le nombre de sièges à pourvoir passait de 8 à 12. Avec le dernier découpage, les arrondissements deviennent des circonscriptions électorales bien que les députés élus portent toujours le nom de députés de Madagascar. Un choix méticuleux entre le scrutin majoritaire, le scrutin proportionnel et le scrutin mixte, qui va de paire avec le découpage électoral, s’impose également. Avec l’évolution actuelle, démographique et économique, et les calculs politiques de tous genres, le découpage électoral et le mode de scrutin tiennent ainsi un enjeu particulier. Ils n’étaient d’ailleurs jamais neutres. En effet, le pouvoir en place est obligé de trouver la bonne formule afin d’avoir le plus de sièges possible pour former sa majorité. Dans le cas contraire, il devrait s’entendre avec l’opposition au risque d’une fin précoce. Le Tiako i Madagasikara, le Malagasy Miara-Miainga, le Malagasy Tonga Saina ou encore les autres partis membres du Collectif des candidats, s’ils décident d’affronter les élections législatives, peuvent prendre leur revanche. D’autant plus que ces partis ont de solides ancrages dans leur fief respectif. La composition du nouveau gouvernement, d’ouverture selon les explications du président Rajoelina, sera également à prendre en considération car des ministres démissionnaires ont déjà affiché leurs volontés, sinon leurs ambitions, de prendre part à ces législatives.

Julien R.

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