Du Bal Majôfo, littéralement ‘bal populaire’, au buffet à volonté, la fête de la Saint-Sylvestre touche toutes les couches sociales. Effectivement, l’ambiance varie selon les régions.
Dans les zones les plus éloignées, la fourchette de prix du ticket varie entre 3 000 et 5 000 ariary. La fête se déroule la plupart du temps au stade municipal, ou sur des ‘Tany malalaka‘, des terrains vastes, afin que les villageois des environs puissent venir en masse. Les planches sont occupées par des musiciens locaux qui interprètent et imitent les voix des vedettes du moment pour émerveiller le public. Des stands assez rudimentaires vendent des produits locaux, notamment l’alcool fort comme le trembo, le betsabetsa, et le rhum à base de canne à sucre.
Le matin, ce sont les enfants qui s’amusent pendant que l’orchestre installe le matériel de sonorisation. Mais les réjouissances publiques commencent à partir de 18h, après le discours du chef du village. À minuit, la poussière se mêle à la lumière projetée par une vieille ampoule, du spotlight tambanivolo. Ensuite, l’animateur, après avoir reçu un appel de ses amis en ville, prend le micro et crie ‘Bonne année !’ L’assistance crie avec lui et tout le monde s’embrasse.
Dans les districts, le tarif est de 5 000 à 15 000 ariary, variant également selon la localité. Certains propriétaires de bar-karaoké-mini-restaurant aménagent leurs espaces avec des décorations dès la veille du 31 décembre. Au cœur des bourgs, le prix atteint 15 000 ariary. Les organisateurs invitent des artistes locaux et la soirée commence à 20 heures. Les boissons sont rangées dans de grandes cuvettes remplies de glace, car on ne peut pas compter sur la Jiro sy Rano Malagasy. Certains organisateurs louent des groupes électrogènes pour alimenter les discothèques, ce qui est inclus dans le tarif. Mieux vaut prévenir que guérir.
Chez les citadins, le ticket varie entre 20 000 et 200 000 ariary. Les responsables des événements et les propriétaires des discothèques font des études de lieu. La concurrence est forte, avec des publicités lancées un mois à l’avance. Certains promettent une boisson offerte aux 20 premiers arrivants, tandis que d’autres offrent l’entrée gratuite aux 50 premières femmes…
Les chefs-lieux de région accueillent des bâtiments somptueux pour des soirées bling-bling ciblant l’élite économique. Les prix varient entre 130 000 et 200 000 ariary. Un gérant d’hôtel étoilé explique : « Le tarif est élevé, mais il faut prendre en compte le travail accompli, la sonorisation, les artistes, le service traiteur, surtout pour un buffet à volonté. Ces dignitaires attendent une fête de ce calibre. »
Le dress code doit être respecté. Les grosses pointures de la scène malgache assurent des lives de deux ou trois heures. On trouve des hauts fonctionnaires, des avocats, des diplômés de grandes universités internationales, en résumé des VIP, à ces événements.
En somme, la Saint-Sylvestre est un moment convivial, où que nous soyons. Accueillir le nouvel an avec un cœur plein de joie, c’est ce qui compte le plus…
Iss Heridiny
