Un accord de partenariat a déjà été signé entre l’Agence de Développement Inclusif et Durable (ADID), le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage ainsi qu’Airtel Madagascar en vue d’assurer la digitalisation de l’agriculture.
Pour mettre en pratique cette initiative commune, « Nous allons effectuer le suivi digital de la mise en œuvre du projet PURPA ou Projet d’Urgence de Renforcement de la Production Alimentaire, sous tutelle du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage et financé par la Banque Africaine de Développement, dans la région Atsinanana, et ce, avec l’appui du Fonds de Développement Agricole. Ce projet vise à faciliter l’accès des paysans aux intrants agricoles dans le but d’améliorer la production agricole en vue de renforcer la sécurité alimentaire et de réduire la pauvreté. Près de 1 040 paysans dans la partie Est de la Grande île en sont bénéficiaires. Ils obtiennent chacun 9 kg de semences de riz, 75 kg d’engrais biologiques à base de BSF et 15 kg d’engrais NPK. Ce sont notamment des producteurs de litchi. Ce qui permettra de répondre aux normes sociales exigées par le commerce équitable et durable », a expliqué Faly Rasamimanana, le co-fondateur de l’ADID ou Agence de Développement Inclusif et Durable lors d’une entrevue avec la presse.
Réduire l’inflation
Et lui de préciser que trois filières sont à promouvoir en simultané afin d’atteindre cet objectif. « Outre l’amélioration de la production rizicole, une partie de ces paysans bénéficiaires ont signé un contrat avec un acteur du secteur privé membre de l’ADID pour développer la culture de manioc avec une prévision de production de l’ordre de 5 000 tonnes qui sera attendue à partir de juin 2024. Ce qui permettra de constituer une matière première servant à développer une industrie de transformation de manioc en farine utilisée pour la fabrication de pain et de nouilles. Enfin, le maïs constitue une filière prioritaire en vue de produire des provendes destinées à promouvoir l’élevage dans la région Atsinanana. Nous allons mettre en pratique la technique « pfumvudza » du Zimbabwe, prônée par le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage qui permet d’enregistrer un rendement de 16 tonnes par hectare tout en préservant l’environnement. Le développement de ces trois filières, à savoir, le riz, le manioc et le maïs contribue ainsi à lutter contre l’insécurité alimentaire tout en réduisant l’inflation grâce à la mise à disposition sur le marché de tous les produits couvrant les besoins essentiels de la population locale», a fait savoir ce promoteur de projet.
Développement relationnel
Mais avant tout cela, l’ADID ne cesse de promouvoir l’inclusion de tous les acteurs de développement comme son nom l’indique tout en capitalisant les acquis et en optimisant les moyens pour minimiser les dépenses. « Raison pour laquelle, nous avons lancé un projet de traitement de déchets ménagers pour la fabrication d’engrais biologiques via l’exploitation de BSF et de provendes à base de maïs. Ce qui permettra non seulement de créer des emplois locaux mais aussi de développer l’industrialisation », a-t-il enchaîné. Toujours dans le cadre de cette inclusion de tous les acteurs, l’ADID mise sur le développement relationnel entre les trois Églises, à savoir FJKM, anglicane et celle de l’Assemblée de Dieu dans la région Atsinanana, d’une part, et le projet PURPA, les bénéficiaires, le FDA et le ministère de tutelle, de l’autre. « Les responsables de ces Églises engagent ainsi des paysans qualifiés de leaders d’opinion, membres de leurs confessions. Après avoir reçu des formations, ces leaders d’opinion se chargent de réaliser une vidéo reporting sur le terrain pour un suivi digital effectif de tous les producteurs bénéficiaires dans le cadre de la mise en œuvre du projet PURPA. Cette vidéo relate entre autres, l’acquisition en temps réel des intrants agricoles par les 1 040 paysans bénéficiaires ainsi que leur utilisation sur leurs parcelles respectives et l’application des techniques appropriées. L’évolution en temps réel des cultures rizicoles et l’identification des éventuelles contraintes sont également diffusées dans cette vidéo. Ce qui permettra aux techniciens d’intervenir immédiatement pour assurer l’amélioration de la production rizicole et atteindre par la suite la sécurité alimentaire, voire l’autosuffisance alimentaire. Il y a ainsi une transparence et une traçabilité tout au long du cycle de production. En outre, toutes les informations seront transmises sur un réseau afin de constituer une base de données », d’après les explications de Faly Rasamimanana.
Mise à la disposition d’une ferme de 5 000m²
Et lui de préciser que ces Églises constituent un garant moral au niveau du lieu de production tout en ayant une obligation de rendre compte de tout ce qui se passe sur le terrain, à travers les smartphones distribués aux leaders d’opinion. « Pour valoriser ce modèle d’inclusion et basé sur le relationnel, l’ADID a mis à la disposition de ces responsables d’Églises une ferme complète étalée sur une superficie de 5 000m² dans la région Atsinanana, et ce, à titre de mesure d’accompagnement. Ils se chargent non seulement d’effectuer le suivi digital des activités des producteurs bénéficiaires du projet PURPA mais aussi du développement de la ville à travers le changement de mentalité pour que les citoyens deviennent responsables », a conclu Faly Rasamimanana, le co-fondateur de l’ADID.
Navalona R.