La Sobahia est un morceau de tissu fabriqué avec des matières végétales tressées. Autrefois, ce sont les nobles, en l’occurrence, le groupe humain Sakalava qui s’en couvre.
« Sobahia est le synonyme de la classe comme le lamba landy d’ailleurs. C’est noble, si je puis le dire ainsi. Je le porte à chaque fois qu’un ami ou une connaissance m’invite à une soirée », témoigne Euphrasie Soamamindra. Selon les tenants traditionnels, le Sobahia est un pagne pour les personnes issues de la famille royale. « C’est une identité. En fait, ça dépend du clan, de l’ethnie ou de la tribu. Pour les Zafinifotsy, le tissu est blanc mais bordé d’un ruban coloré légèrement en rouge. Alors que pour ceux des Zafinimena, l’étoffe est rouge. Ici le rouge, c’est la couleur de la terre, car c’est là où l’on enterre les ancêtres. Cependant, le rouge et le blanc font allusion à la légende d’Andriandahifotsy, qui a mis dans une assiette de l’or et de l’argent. Ensuite il a laissé ses deux fils choisir entre les deux parures. L’ainé à pris l’or, tandis que le cadet a préféré l’argent », a raconté Eugène Andriamaharitra, un gardien traditionnel. En réalité, le sobahia était un code vestimentaire propre à des évènements purement culturels comme le Fitampoha, Tsanga Tsaiñy, Fandroana Andriaka… Mais au fur et à mesure, le tissu devient tendance à partir de 2016. Le sociologue Rémi Randriatovo explique son point de vue. « L’art vestimentaire africain était à la mode bien avant 2010. Les boubous inondaient le marché. Et les stylistes malgaches remarquent que le textile ivoirien, ghanéen et nigérian rayonne dans le monde entier. Alors ils se sont demandé pourquoi ne pas confectionner le sobahia. Dès lors, l’accoutrement malgache inspire les créateurs de mode ». Autrement dit, le sobahia est un moyen pour affirmer la malgachéité, une revendication identitaire.
Iss Heridiny