Marc Ravalomanana doit savoir patienter. Il est de retour au pays du « moramora». Le FFKM a commencé le processus de réconciliation nationale. D’abord par un culte œcuménique. Ensuite par la convocation des représentants des anciens présidents de la République, du président de la Transition et du président de la République en fonction. Il les a écoutés et a fait connaître sa décision de mener la réconciliation nationale. Le FFKM veut organiser de nouveau le sommet des cinq qu’il n’a pas pu réaliser. Il est aujourd’hui plus optimiste qu’auparavant comme s’il estime que les conditions sont réunies pour ce faire.
Qui mènera la réconciliation ?
Ce sommet n’a jamais pu se faire parce que chaque fois Marc Ravalomanana qui est un élément clé n’a jamais pu revenir au pays pour y participer. Pendant la période de Transition, le pouvoir n’a jamais fait montre de volonté pour la réconciliation. Il a bloqué le processus en retenant hors des frontières nationales l’exilé d’Afrique du Sud par divers moyens dont l’usage des Notam aux compagnies aériennes. Le régime au pouvoir actuel est moins frileux et plus subtil. Mais à force de ménager la chèvre et le chou pour gagner du temps et apparaître neutre, le public n’arrive plus à suivre et à comprendre son jeu. Entre l’Etat de droit qu’il veut à tout prix asseoir et la réconciliation qu’il compte diriger, la justice et le pardon ne font pas bon ménage. Le choix de la voie à suivre est facteur de surplace et d’hésitation. Jusqu’à présent, rien n’est encore tranché. Marc Ravalomanana est en résidence surveillée. On ne sait s’il doit affronter un procès à Antsiranana ou « rapatrié» à sa résidence de Faravohitra. Son ancien garde du corps allemand-gabonais, Jean Marc Koumba est celui qui paie le prix fort, alors que son épouse crie son innocence, à cause de toutes ces tergiversations des autorités dans cette affaire. En rentrant de Sydney où il a participé à la tête d’une forte délégation au sommet des aires protégées et de la biodiversité, Hery Rajaonarimampianina a réitéré sa volonté de diriger la réconciliation nationale. Deux jours auparavant, le FFKM a annoncé sa décision de la prendre en main. Il a exprimé sa volonté d’organiser le sommet à cinq des chefs d’Etat et le concept des quatre « F » (repentance, mea culpa, vérité, réconciliation) par lequel il guidera cette réconciliation. Le président de la République qui tient aussi à imprimer sa marque, n’a pas encore dévoilé sa démarche. Ses représentants n’acceptent pas déjà qu’il soit inclus dans les deux premières étapes, repentance et mea culpa du FFKM, n’étant pas concerné par les crises qui ont détruit le pays. Qui aura la haute main sur la réconciliation nationale ? Attendre et voir.
Zo Rakotoseheno