Le Premier ministre malgache, Christian Ntsay, a présenté son programme de gouvernement devant une assemblée nationale totalement acquise à sa cause. Les députés l’ont écouté presque religieusement et l’ont applaudi à la fin de son exposé, qui a duré une heure. Cette présentation n’a finalement réservé aucune surprise, les grandes lignes étant déjà connues. Elle reflète la volonté du chef de l’État de remettre le pays sur les rails du développement après les quatre ans d’inertie du premier mandat. Pour de nombreux observateurs, il s’agit d’un catalogue de bonnes intentions qu’il faut réaliser. Les élus, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition, ont pris acte et attendent de voir le gouvernement à l’œuvre. La population ne voit pour le moment que la précarité de sa situation. Son environnement s’est encore plus dégradé ces derniers temps, les rues de la capitale étant de plus en plus défoncées et les ordures débordant des bacs n’étant pas ramassées. La décharge d’Anosipatrana, croulant sous les détritus et les immondices à cause de l’inaccessibilité d’Andralanitra en cette période de mauvais temps, est un des sujets de préoccupations des responsables de la capitale. Les habitants des fokontany environnant ont suffoqué sous les effluves putrides qui s’en dégageaient. Les initiatives du gouverneur de la région d’Analamanga laissaient présager une résolution rapide des problèmes d’hygiène et de santé qui en résultent. En cette fin de semaine, les bulldozers amenés n’ont fait que dégager la route encombrée de détritus, mais les ordures de la décharge n’ont pas été transférées à Andralanitra. Les riverains continuent de souffrir des mêmes maux, les maladies respiratoires dont ils souffrent ne font qu’empirer. Comme d’habitude, les effets d’annonce ne résolvent rien et les citoyens subissent les conséquences du faux semblant des responsables.
Le Premier ministre français, Gabriel Attal, a, lui aussi, fait une présentation de la politique de son gouvernement devant les deux assemblées. Il intervenait en pleine crise de l’agriculture, les revendications portées par les membres de la profession. Le jeune chef de gouvernement, qui a réussi son entrée médiatique, jouit d’une certaine popularité auprès de l’opinion française. Il était cependant attendu au tournant par les agriculteurs qui avaient bloqué les routes pour que des solutions pérennes soient trouvées à leurs problèmes. Son discours et son attitude volontariste ont désamorcé la situation. Il a fait des annonces qui l’ont, en partie, débloquée. Le président Emmanuel Macron s’est chargé de porter la voix de la France à Bruxelles. Les levées des barrages des agriculteurs vont avoir lieu ce week-end, la majorité de la profession étant satisfaite.
La tension qui règne au Moyen-Orient est toujours aussi vive. Le cabinet de Benyamin Netanyahu reste inflexible et veut poursuivre son offensive à Gaza. Des voix se font cependant entendre pour qu’un véritable dialogue ait lieu entre Israéliens et Palestiniens. Le jusqu’au-boutisme de l’extrême droite israëlienne arrange, dans une certaine mesure, les leaders du Hamas car il permet à ces derniers de tenir le peuple de Gaza sous leurs coupes. Les colons israëliens de Cisjordanie agissent de manière despotique contre la population locale et certains hommes politiques américains commencent à suggérer l’application de mesures de rétorsion contre eux.
Les Malgaches sont arrivés au bout de ce mois de janvier sans se plaindre malgré une conjoncture extrêmement défavorable. Ils sont les spectateurs d’une politique qu’ils subissent et qui ne leur apporte, pour le moment, aucune satisfaction. Ils attendent de voir les résultats des actions que les dirigeants sont, disent-ils, en train d’accomplir. Il n’y a finalement rien de nouveau sous le soleil.
Patrice RABE