La combinaison des fortes pluies, les évacuations d’eaux usées et la gestion des déchets plonge la capitale dans une situation catastrophique. Plus de 400 personnes déplacées sont actuellement enregistrées par le BNGRC à l’EPP Ampefiloha Ambodirano.
Épouvantable
Les mots manquent pour décrire une situation où de nombreuses personnes et des véhicules se retrouvent pris au piège à chaque pluie. La montée des eaux ? Cela fait partie du quotidien des bas-quartiers. Un fléau que les plus démunis subissent toujours dans le silence, en faisant preuve de résilience. Maintenant, c’est toute la ville des Mille qui connaît des vagues d’inondations inquiétantes. Ce déluge se conjugue avec des infrastructures routières dans un état pitoyable, multipliant les dangers auxquels la population doit faire face au quotidien, si l’on ne cite à titre d’exemple que le trou béant du côté de Rotsirotsy Andravoahangy. Notons que dans ce cas-ci, aucune solution pérenne n’a été mise en place et que ce sont toujours des mesures provisoires qui ont été prises jusque-là. Il ne devrait donc pas être surprenant de constater qu’en plus d’une voiture qui en a été victime il y a deux semaines de cela, une autre voiture s’y est engouffrée quand il pleuvait à verse vendredi dernier. Et il ne s’agit pas d’un cas isolé ! De nombreux nids de poules constituent une menace constante pour les automobilistes à Tana. Comme la saison cyclonique ne se termine qu’en avril, la situation actuelle de la ville d’Antananarivo est alarmante : des ordures qui s’amoncellent, des eaux sales qui inondent les quartiers et pour couronner le tout, aucun PDS (Président de délégation spéciale), ni maire, pour tenir la barre. Si le canal Andriantany risque de déborder et que ce n’est pas mieux du côté du déversoir d’eaux usées de Behoririka qui déborde en propageant des odeurs pestilentielles, notre classement parmi les villes les plus sales d’Afrique réalisé par le magazine américain Forbes ne devrait-il pas nous rappeler les risques sanitaires et l’urgence de la situation ? A noter qu’un amas nuageux est actuellement surveillé de près à l’Est de la région Atsinanana depuis samedi matin.
Bilan
Outre Analamanga, cinq autres régions ontégalement été touchées par les fortes pluies notamment Boeny, Atsinanana, Atsimo Andrefana et Vakinankaratra. Dans la partie Est et Nord-Est du pays, plusieurs habitations se trouvent encore sous les eaux après le cumul des précipitations de ces derniers jours. Le bilan provisoire publié hier par le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) fait état de 11 morts, 8 disparus et 6 397 sinistrés. Des quartiers de Toamasina se trouvent encore sous l’eau à cause de l’obstruction des systèmes d’évacuation des eaux usées. 2 205 cases ont été inondées à Toamasina I d’après toujours ce bilan. Le nombre des personnes déplacées sur neuf sites actifs se porte à 1 935 dont 17 à Ivato-Ambohidratrimo, quatre dans le fokontany de Betongolo et 471 à l’EPP Ampefiloha Ambodirano pour Tana.
Narindra Rakotobe