La direction des établissements scolaires joue un rôle majeur dans la qualité de l’éducation en tant que levier stratégique pour offrir aux étudiants des conditions d’apprentissage favorables.
Le profil des chefs d’établissement joue un rôle primordial dans la performance scolaire des élèves. Couplée à la question du genre, cette évidence va plus loin en donnant une comparaison édifiante entre les écoles dirigées par les hommes et celles pilotées par les femmes. Le rapport publié par l’IIPE-UNESCO à Dakar qui traite des données du programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC) démontre qu’à Madagascar (comme au Sénégal et au Togo), « être scolarisé dans une école dirigée par une femme est associé à des résultats significativement plus élevés en lecture et en mathématiques pour les élèves ». A cet effet, le document note une progression de 0,17 à 0,34 écart-type dans les résultats d’examens. « Ce qui constitue une amplitude significative par rapport à d’autres interventions ». Il conviendrait de noter que le rapport en question porte sur 14 pays d’Afrique subsaharienne et révèle « des différences contextuelles importantes entre les milieux scolaires dans lesquels exercent un chef ou une cheffe d’établissement ».
Nette
La différence ne s’arrête pas là. La lecture du rapport fait également savoir que les directrices d’établissement se rencontrent le plus fréquemment auprès des écoles privées, dans les zones urbaines et plus riches. Les établissements dirigés par les femmes accueilleraient également des étudiants issus de milieux socio-économiques privilégiés. Par ailleurs, « les écoles dirigées par des femmes tendent à avoir une plus forte proportion d’enseignantes par rapport à celles dirigées par des hommes. » Diverses études observent un style de leadership particulier chez les femmes directrices d’établissements scolaires. Elles adoptent « des approches de gestion renforçant les résultats scolaires en organisant le plus souvent des réunions avec les parents ainsi que des classes de soutien aux élèves ». Si ces rapports soutiennent l’importance de la cheffe d’établissement dans les performances scolaires des élèves, donner davantage la place à la femme en tant que leader d’établissement est encore une lutte de longue haleine. Il faudrait d’abord vaincre « les normes sexospécifiques dans le recrutement, la formation, la rémunération, la progression de carrière et les conditions de travail ».
José Belalahy
