Vingt ans après l’acquisition par achat de sa maison auprès de la SEIMAD, cet ancien étudiant d’Ankatso n’a toujours pas son titre foncier. Et il n’est pas le seul, puisque dans la Cité des 67 ha, la grande majorité des occupants ont juste leur contrat de vente comme justificatif de propriété. A l’origine de cette carence se trouvent certaines failles et incohérences au niveau du service des domaines. A tel point que les propriétaires en général et les promoteurs immobiliers en particulier ont toujours ce sentiment d’insécurité foncière. Les nombreux cas de conflits domaniaux qui ont défrayé les chroniques témoignent en tout cas de cette faible capacité des services du domaine à prendre convenablement en charge la notion de propriété foncière. Plus exactement, des cas d’expropriations ont eu lieu, à l’endroit de certains promoteurs immobiliers sans que ces derniers qui sont, pourtant des propriétaires légaux ne soient informés. « Même si on a en main tous les justificatifs attestant la propriété, on peut être dépossédé de ses terrains », dénonce-t-on du côté des opérateurs.
Et ce qui est dommage, c’est que cette insécurité foncière démotive les investisseurs, dont certains en arrivent à délocaliser leurs investissements dans d’autres pays de la région où leurs investissements sont mieux protégés. La question qui se pose est de savoir quels sont les intérêts pour le ministère de tutelle, en l’occurrence celui de l’aménagement du territoire, à entretenir les anomalies qui visiblement, ne profitent qu’à certains privilégiés du régime. Les bailleurs de fonds ont posé la bonne gouvernance, parmi les conditions de déblocage des financements. Malheureusement, les services fonciers de l’Etat sont considérés comme ceux qui sont les mal assurés. A qui la faute ?
R.Edmond