Des recherches sur le traitement de la peste bubonique sont actuellement menées dans la Grande île.
« L’essai Imasoy a désormais atteint sa taille d’échantillon cible minimal ». Le premier essai clinique contrôlé randomisé visant à évaluer l’efficacité et la sécurité des traitements contre la peste bubonique à Madagascar est en cours. Porté sur plus de 220 cas confirmés ou probables, ce premier essai clinique entend « tester l’hypothèse selon laquelle la ciprofloxacine en monothérapie est non inférieure à la streptomycine suivie de la ciprofloxacine dans le traitement de la peste bubonique ». Mené dans 82 centres de santé périphériques (Centres de Santé de Base) et hôpitaux du pays, Imasoy rentre dans le cadre d’une collaboration entre « l’Institut Pasteur Madagascar (IPM) , ISARIC, basé au Pandemic Sciences Institute de l’Université d’Oxford (Sponsor), le CHU Joseph Befelatanana, le Centre d’Infectiologie Charles Mérieux (CICM) et la London School of Hygiène & Médecine Tropicale (LSHTM) ». A en croire les porteurs de ce projet, l’atteinte de la taille d’échantillon prévue pour cet essai constitue une « réalisation monumentale ». Une avancée rendue possible grâce à « l’engagement des institutions impliquées et du personnel de santé » des centres de santé périphériques et hôpitauxcibles répartisdans « 13 districts de Madagascar ».
Bientôt. La peste est endémique à Madagascar et continue de faire des victimes chaque année. Selon les études, « les traitements actuels reposent sur des preuves faibles ». Aucun essai clinique « concluant » n’aurait jamais été mené jusqu’à aujourd’hui. Ce, dans la mesure où ils (les essais cliniques sur la peste) auraient toujours été difficiles à mener en raison de « la complexité opérationnelle » que cela présentait. Dans le cadre d’Imasoy, il serait question d’évaluer un traitement de dix jours par ciprofloxacine orale. Ce qui décale du protocole actuellement mené dans le pays et qui consiste en un traitement de trois jours d’un aminoside injectable suivi de sept jours de ciprofloxacine orale. Les résultats d’Imasoy devraient être connus et partagés « au quatrième trimestre de cette année ». Pour l’heure, l’initiative permettrait de renforcer les bases des données factuelles concernant la peste. Les mêmes qui devraient servir d’outils d’aide à la décision à l’endroit des décideurs politiques.
José Belalahy
Une initiative qui mérite attention et reconnaissance de tous.
On peut imaginer que le choix de Mada pour entreprendre l’opération n’est pas fortuite.
Si Pasteur est un monument dans la recherche sur la peste, ses Héritiers lui rendent un hommage apprécié.