Une augmentation significative du nombre de cas de paludisme a été observée dans plusieurs localités du pays. A Ambinanindovoka dans le district d’Ambalavao, le nombre des cas recensés est passé de 4 à 5 par mois à près de 200.
Le paludisme fait des ravages. L’accès aux soins est pourtant compliqué dans certaines localités du pays. Dans la commune d’Ambinanindovoka, district d’Ambalavao, située dans la partie sud-est de la région de la Haute Matsiatra, des malades sont même transportés dans des charrettes, selon un élu dans cette localité. Une augmentation vertigineuse du nombre de cas de paludisme a été enregistrée ces derniers temps selon une source auprès du Service de district de la santé publique (SDSP) Ambalavao. « Le nombre de cas de paludisme est passé de 4 à 5 par mois à près de 200. Ce fait qui sort de l’ordinaire ne manque pas d’éveiller les soupçons pour la population qui n’avait pas l’habitude de ce genre de situation. Depuis le début de l’année, quatre personnes ont succombé à cette maladie dans notre district », témoigne-t-elle. Le cas d’Ambinanindovoka est loin d’être isolé, les communes voisines notamment Volamena, Vohitsaoka, Ankaramena ou Iarintsena connaissent aussi une recrudescence de cette maladie.
Réponses. Face à cette situation, des activités d’investigation et de riposte ont été entreprises dans les zones à forte recrudescence du paludisme. S’ajoutent à cela, des sensibilisations sur la prévention de la maladie. Certaines zones du sud-est sont considérées comme à haut risque pour le paludisme. Un appel a ainsi été lancé par rapport à l’organisation d’une campagne de distribution gratuite de moustiquaires. Curable et que l’on peut prévenir, cette maladie est potentiellement mortelle. Le paludisme est le premier motif de consultation à Madagascar mais l’éloignement des centres de santé oblige parfois les patients à recourir à l’automédication. Certains ne rejoignent les centres de santé que lorsque leur état de santé s’aggrave. Dans le cadre de la réponse aux augmentations des cas de paludisme dans les districts difficiles d’accès, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a appuyé la formation des agents communautaires pour la prise en charge des plus de 5 ans permettant ainsi la prise en charge précoce des malades.
Narindra Rakotobe