Les 72 heures d’ultimatum données aux responsables de l’Université de Barikadimy sont terminées. « Nous attendons la suite de nos revendications », a fait savoir Mily, un étudiant qui a souhaité taire son nom par peur de représailles. Les étudiants de la mention Gestion de la Faculté de Droit, des Sciences économiques, de Gestion de l’Université de Toamasina auraient effectué une marche pacifique dans l’enceinte de cet établissement universitaire, hier. A en croire Mily, les revendications vont s’intensifier. « Nous pensons reprendre les manifestations à partir de mercredi prochain si nous n’obtenons pas satisfaction », note-t-il. La revendication en question ? « Le renvoi du chef de mention actuel » que les étudiants ont qualifié de « corrompu et d’incompétent » lors d’une manifestation organisée dans l’enceinte de l’Université de Barikadimy, jeudi 30 mai dernier. Ce jour-là, pancartes en main, coups de sifflets et cris, les tensions étaient telles que le responsable en question et un étudiant de sa mention en sont venus à des « altercations physiques » et « verbales ». Une vidéo relatant les faits a d’ailleurs été diffusée par un journaliste de la ville de Toamasina sur le réseau social Facebook.
Flous
Pour la « petite » histoire, les faits remontent à plusieurs mois déjà. Notamment à des suspicions de faits de corruption sur les critères relatifs à la réussite des examens de passage. Les responsables de la mention en question auraient publié une note relative aux critères en question avant la publication des résultats des examens. Faisaient partie de ceux qui n’étaient pas autorisés à passer leur année : les absents aux examens et ceux ou celles qui ont eu des notes en deçà de cinq (5). « Une fois les résultats publiés, nous nous sommes rendus compte qu’il y a eu des étudiants qui ont réussi leurs examens alors qu’ils faisaient partie de la liste des recalés, si l’on s’en tient à la note publiée par la mention », nous confie Lolo (nom d’emprunt), un autre étudiant de la mention Gestion de cette université. Des demandes d’explications auprès du responsable de la mention auraient été initiées par quelques étudiants afin de « tirer les choses au clair ». A en croire celui-ci, « les explications données par le premier responsable n’étaient pas claires ». Les mêmes étudiants auraient également fait en sorte d’avoir leurs notes. « Nous avons pu les avoir et nous les avons confrontées aux résultats publiés. Ce qui, à notre sens, nous a encore donné la légitimité de demander des explications auprès du chef de mention », précise Lolo. Des zones d’ombres entourent la question. Contacté au téléphone, un responsable de la mention Gestion nous confie : « la suspicion de corruption n’est pas à écarter dans cette affaire. Ce qu’il importe actuellement c’est de connaître les responsables et les coupables ». De leur côté, les étudiants évoquent la volonté de renforcer leur revendication. Cette semaine s’annonce tendue pour la mention Gestion de l’Université de Toamasina.
José Belalahy
