Deux semaines après la proclamation des résultats officiels des législatives, les 163 députés nouvellement élus et/ou réélus prendront demain le chemin de Tsimbazaza.
Session un peu ou très spéciale
Le nouveau président ou la nouvelle présidente de l’Assemblée nationale (c’est selon) dont le mandat de 5 ans a commencé le 27 juin 2024, sera connu(e) demain. Ils et elles sont 6 ministres candidats élus au soir du 29 mai dernier à être présidentiables, mais l’IRMAR qui a obtenu la majorité absolue, présentera logiquement un(e) candidat(e) unique, pour ne pas donner l’impression de « miady seza ». Au risque de rappeler les camarades du « Soviet suprême » qui constituaient l’organe supérieur de l’Etat du temps de l’ex-URSS, sauf que l’épicentre du pouvoir à Madagascar ne se situe pas à Tsimbazaza qui était qualifiée d’Assemblée croupion sous toutes les Républiques. Le titre de « solombavambahoaka » était juste …ronflant pour ne pas dire « mampiesona » même à l’époque où le Parlement n’avait qu’une seule Chambre. C’est cette image récurrente de l’Assemblée nationale qui doit être retouchée, quitte à recourir au photoshop, par la législature entrante. On s’attend à ce que le choix du ou de la PAN s’inscrive dans cette optique afin de redorer le blason fortement terni des députés aux yeux de l’opinion. Il en est de même pour le bureau permanent dont certains membres sortants étaient moins des « olomboafidy » que des « olomboavidy », pour reprendre le mot utilisé par le professeur Albert Zafy qui l’avait appris à ses dépens lors du vote de son empêchement par les députés de la première législature de la Troisième République. La session spéciale de demain, sera l’occasion pour la nouvelle majorité de donner un signal fort, en propulsant au perchoir un(e) PAN qui sera élu(e) pour la durée de la législature. Toutefois, il ou elle peut être démis(e) de ses fonctions pour motif grave par un vote secret des deux tiers des députés. Soit par 109 députés. Pour cela, l’IRMAR aura besoin des votes de 25 Indépendants et/ou de l’opposition. En attendant, la majorité parlementaire n’a pas besoin de tractations pour l’élection du ou de la PAN au cours de cette session un peu ou très spéciale. C’est selon.
R.O