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lundi, novembre 25, 2024
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Dette publique : Un niveau de surendettement modéré pour Madagascar

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Contrairement à certains Etats africains qui sont classés dans la catégorie des pays surendettés, Madagascar est considéré comme un pays qui dispose d’un risque de surendettement modéré. 

Une tendance qui est appelée à se maintenir puisque dans le mémorandum de politiques économiques et financières convenu avec le FMI, le gouvernement malgache entend entretenir une politique de stabilisation de la dette.

Projets de développement 

Selon la dernière édition du bulletin statistique de la dette, à fin décembre 2023, « le stock de la dette publique de Madagascar  est évalué à 6 313,53 millions USD, soit 28 860,35 milliards MGA constitué à 81,46% de dette extérieure et à 18,54% de dette intérieure. La dette garantie par l’État s’affiche pour sa part à 5,49 millions USD, soit 25,11 milliards MGA, dont une garantie sur emprunt de 3,12 millions USD (14,25 milliards MGA). Pour la dette extérieure en particulier, le stock est passé de 4 961,79 millions USD (environ 22 405,20 milliards MGA) à fin septembre à 5 143,04 millions USD (près de 23 509,80 milliards MGA) à fin décembre 2023 soit 32,77% par rapport au PIB nominal ». Ces dettes ont évidemment servi à des projets de développement.  En effet  « cette hausse est essentiellement expliquée par des décaissements en grande partie des projets financés par l’IDA de la Banque mondiale ». Ce stock de la dette extérieure à fin décembre 2023 comprend : 67,27% de dettes envers les organismes multilatéraux,  15,20% de dettes envers les créanciers bilatéraux, 12,08% de dettes envers les institutions financières et  1,31% de dettes envers des banques commerciales.

15 conventions de prêts 

Par ailleurs, d’octobre à décembre 2023, le gouvernement malgache a signé deux conventions de prêts extérieurs d’un montant total de 208,00 millions USD avec ses partenaires financiers. « La première a été conclue avec la BADEA en octobre 2023. Il s’agit du « Projet d’étude et de construction du FlyOver MAKI » pour un montant de 28,00 millions USD. Quant au dernier projet, d’un montant équivalent à 180,00 millions USD, la convention a été également signée au mois d’octobre 2023 avec IDA pour l’objectif de développement du projet East Africa Girls’ Empowerment and Resilience Project (EAGER) ». En 2023, l’on a recensé pas moins de 15 conventions de prêts. « À fin décembre 2023, l’encours total de la dette intérieure s’élève à 5 350,55 milliards MGA environ 7,46% par rapport au PIB nominal), soit une hausse de 113,73 milliards MGA par rapport à fin septembre 2023. Cette hausse est principalement expliquée par des tirages nets des titres d’emprunts intérieurs de 127,48 milliards MGA. La dette intérieure est constituée principalement par les titres d’emprunt intérieur, qui représentent 82,70% des encours, viennent ensuite, les dettes envers BFM, 16,84%, et enfin les dettes envers des sociétés, 0,46% ».

Modéré

 Quoiqu’il en  soit, le niveau d’endettement de Madagascar n’est pas encore excessif. « À fin 2023, le risque de surendettement extérieur est maintenu à un niveau « modéré ». En effet, les résultats de l’analyse ont montré que les ratios de viabilité restent en dessous de leurs seuils respectifs durant toute la période de projection dans le cadre du scénario de base ».  D’ailleurs, sur le continent africain, Madagascar n’est pas encore classé parmi les pays surendettés. Selon le rapport  intitulé « Trade and Development Report Update », qui  se base sur une analyse de viabilité de la dette des pays à faible revenu arrêtée en février 2023, les 8 pays en situation de surendettement sont la République du Congo, le Malawi, le Mozambique, SaoTomé-et-Principe, la Somalie, le Soudan, la Zambie et le Zimbabwe. Alors que les 13 pays présentant un risque élevé de surendettement sont le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Tchad, les Comores, Djibouti, l’Ethiopie, la Gambie, le Ghana, la Guinée-Bissau, le Kenya, la Sierra Leone et le Soudan du Sud.

Mobilisation des recettes 

L’objectif du gouvernement est en tout cas de maintenir une stabilité de la dette à moyen terme à moins de 60% du PIB. Pour cela l’exécutif entend réaliser encore plus de progrès en matière de mobilisation des recettes intérieures, ainsi qu’à une utilisation plus rationalisée et efficiente des ressources mobilisées. « Cet ajustement sera atteint à travers un accroissement des recettes fiscales nettes de 2,4 points de pourcentage du PIB et une réduction des dépenses courantes primaires de 1,6 point de pourcentage du PIB contrebalancée par une hausse des dépenses d’investissement ». Toujours dans cet objectif de stabilisation de la dette, le gouvernement continuera à « rechercher un recours privilégié aux emprunts extérieurs concessionnels tout en développant en parallèle le marché des obligations en monnaie locale pour diversifier les sources de financement et réduire les risques de change ». 

R.Edmond.

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