Juriste – politiste de formation activiste de première heure, Moustane Rabetsialonina a son mot à dire sur ce qui se passe actuellement. Avec le recul, cet ancien directeur de la Communication du ministère de l’Artisanat et des Métiers constate la régression de son pays à la vitesse grand V. L’équipe de Midi Madagasikara a eu l’occasion de l’interviewer.
Midi Madagasikara. Vous avez souvent dit haut et fort que la Grande-Île n’avancait pas. La population est immobilisée par la crise. De quelle crise parlez-vous ?
Moustane Rabetsialonina. Madagascar traverse une crise multidimensionnelle sans précédent, caractérisée par une dégradation des finances publiques, une corruption endémique, des inégalités sociales croissantes et une instabilité politique. La dette publique s’alourdit, mettant en péril la capacité de l’État à fournir des services essentiels à la population. Les pénuries récurrentes d’eau, d’électricité et de nourriture exacerbent les tensions sociales et fragilisent le tissu économique. Cette situation est aggravée par une gouvernance défaillante et une classe politique souvent déconnectée des réalités du pays.
M.M : Lorsque vous parlez de « corruption endémique », d’« inégalité sociale », à qui faites-vous allusion ? Les politiciens de nos jours n’ont-ils pas hérité de ce qu’ont laissé leur aînés ? Êtes-vous en train de dire qu’actuellement, les choses se sont aggravées ?
M.R : Actuellement, un grand danger concernant la démocratie nous guette avec l’autocratie qui mine petit à petit la politique du pays avec les oligarques et les opportunistes du pouvoir. Je ne dirais pas des politiciens, des vrais, ceux que l’on voit dans toutes les branches des institutions de la République. Et, le plus dangereux c’est la mise en route de l’opposition contrôlée, la majorité imposée par une mise en place par le pouvoir en place d’une majorité de personnes subornées, à la tête des institutions.
M.M : En écoutant vos propos, on dirait que Madagascar est paralysé. Ce pays a-t-il un avenir ?
M.R : L’avenir politique de Madagascar dépendra en grande partie de la capacité des dirigeants à gérer les tensions actuelles de manière pacifique et à rétablir la confiance dans le processus démocratique.
M.M : Vous avez énoncé des difficultés, quelles sont les solutions que vous proposez ?
M.R : Pour sortir de cette crise, il est urgent de mettre en œuvre des réformes profondes. Cela implique de renforcer les institutions, de lutter contre la corruption, de promouvoir la transparence et de favoriser la participation citoyenne. La société civile a un rôle crucial à jouer dans ce processus, mais elle doit se renouveler et se professionnaliser. Il est nécessaire de soutenir l’émergence de nouvelles figures politiques, portées par des projets alternatifs et capables de rassembler les forces vives de la nation. La jeunesse malgache, avec son énergie et ses idées nouvelles, doit être pleinement associée à cette dynamique de changement. En s’engageant dans la vie politique, en créant des entreprises sociales et en participant à des initiatives citoyennes, elle peut contribuer à bâtir un avenir meilleur pour Madagascar mais il faudra leur donner une chance et la liberté de faire.
Propos recueillis par Iss Heridiny
Y a pas besoin de se prévaloir un CV supposé fourni pour dire ce qu’il a dit , un lamba du peuple peut affirmer la même chose et proposer les mêmes solutions …ici le problème est que le pays est champion des discours sans suivi d effets .
Alors chut et agissez ….