L’entrée en lice de Marc Ravalomanana pour la course à la mairie de la capitale n’est plus une rumeur. L’ancien président est bel et bien parti pour la reconquête de la capitale pour arriver au sommet de l’État.
Fin du suspens. L’ancien président Marc Ravalomanana a pris sa décision. Dans une déclaration qu’il a faite, hier, à Faravohitra, le patron du parti Tiako i Madagasikara (TIM) et non moins co-leader de la plateforme Firaisankina, principale force de l’opposition, a annoncé son intention d’être candidat à la course à la mairie d’Antananarivo, vingt-cinq ans après sa première candidature aux communales du 14 novembre 1999. « Après mûre réflexion et suite aux échanges que j’ai eus avec les membres de ma famille, de mon parti et des organes chargés de l’organisation des élections, j’ai décidé de me porter candidat aux prochaines élections communales à Antananarivo », a-t-il affirmé. Cette candidature est également, selon ses explications, motivée par la volonté de sortir la capitale du marasme dans lequel elle se trouve.
Soutien
« Je vous ai déjà précisé que je ne me dérobe pas à mes responsabilités. Je vous ai garanti que je ne laisserai pas le peuple malgache seul », a poursuivi l’ancien président avant d’ajouter « J’ai également affirmé que je consacrerai le reste de ma vie à la reconstruction de notre pays ». La déclaration a été accueillie avec enthousiasme par tous les Zanak’i Dada et par une frange de la population de la capitale qui a perdu confiance en l’actuel régime et aux administrateurs de la ville des Mille. Les messages de soutien se sont succédé, suivis par des mots d’encouragement pour celui qui considère que « cette candidature est aussi un autre moyen de poursuivre le tolona ».
Mauvaises surprises
Marc Ravalomanana craint néanmoins les différentes manœuvres politiques pouvant conduire à son inéligibilité. En effet, un vent de panique a soufflé depuis hier dans le camp des « oranges » qui est encore à la recherche de son poulain pour faire face à l’ancien président. « Je crois qu’il n’y aura plus de tentatives pour empêcher les candidats de se présenter aux élections communales », a-t-il enchaîné. Sa déclaration était d’ailleurs précédée d’une visite au bureau de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et d’un bref entretien entre lui et le président de la CENI, Dama Arsène Andrianarisedo, hier à Alarobia. « Tous les documents nécessaires à cette élection seront déposés dès aujourd’hui [hier] », a-t-il ainsi déclaré, espérant éviter les mauvaises surprises.
Cadeau d’anniversaire
Ces élections communales du 11 décembre, juste la veille de son 75ème anniversaire, sont un peu spéciales pour Marc Ravalomanana. En effet, aux élections communales de 1999, Marc Ravalomanana a été choisi par 76 000 électeurs lors des élections communales que le KMF-CNOE a considérées comme les plus mal organisées depuis 1989. Lors des dernières élections législatives, selon les chiffres avancés par Rina Randriamasinoro, secrétaire général du TIM, et encore dans des élections que Dada lui-même qualifie comme les pires élections que le pays n’a jamais connu, le TIM a raflé plus de 100 000 voix. Tout comme il y a 25 ans, la capitale est confrontée à des difficultés et a besoin d’un « homme fort » pour tout remettre en ordre. Antananarivo est une cité frondeuse qui a particulièrement en horreur les girouettes politiques. Avec son profil et ses expériences, Dada espère que le vote massif des Tananariviens en sa faveur constitue « le cadeau d’anniversaire idéal ».
Julien R.