Aujourd’hui, on se rend véritablement compte que la paix au Proche-Orient n’est plus qu’un mirage après les événements qui se sont succédé ces derniers jours. Les affrontements entre l’armée israélienne et le Hamas éloignent peu à peu la perspective d’un cessez-le-feu et d’une libération des otages israéliens. L’exécution de six d’entre eux, le week-end dernier, a provoqué une vague de désespoir chez les Israéliens qui sont descendus dans les rues pour exiger la conclusion d’un accord entre leur gouvernement et le Hamas.
Israël à la croisée des chemins
L’entrée de Tsahal en Cisjordanie et les attaques meurtrières contre des camps palestiniens n’ont fait qu’augmenter la tension dans les territoires occupés. Le ministre de la Défense de l’Etat hébreu avait qualifié les interventions de son armée d’opérations antiterroristes, s’étant soldées par la mort de vingt Palestiniens. En parallèle, les forces spéciales israéliennes ont continué à mener des raids à Gaza et c’est dans ce cadre qu’ils ont découvert les corps de six otages tués par le Hamas. Le porte-parole de l’armée a déclaré qu’ils avaient été « tués de sang froid ». La réaction de la population israélienne a été extrêmement vive et près de six cent mille citoyens sont descendus dans les rues pour protester contre l’attitude du Hamas, mais aussi et surtout contre le refus de leur gouvernement de mener des négociations pour la libération des otages. Une grève générale avait été décrétée par la principale centrale et a eu lieu hier. Elle a été suivie dans tout le pays. Les manifestants ont exigé que Benyamin Netanyahou et son gouvernement arrivent à conclure un accord pour la libération des otages. Le ministre Yoav Galant a affirmé que les otages avaient été tués de sang froid. Mais ses propos n’ont pas calmé le désespoir des parents des otages. Le cabinet de guerre semble décidé à poursuivre ses actions malgré les pressions qui viennent de toute part. Le président Macron sur X a demandé l’arrêt de la guerre et le retour sain et sauf des otages. Les propos du chef de la diplomatie européenne, Joseph Borrel, sont de la même tonalité. Aujourd’hui, Israël se trouve à la croisée des chemins.
Patrice RABE
