Coupures d’eau et d’électricité : Séries de manifestations dans les quartiers

Les manifestations spontanées se multiplient, ces derniers jours dans plusieurs quartiers de la capitale, face à la situation actuelle, que les usagers n’hésitent pas à qualifier de « crise », liée à l’électricité et l’eau. 

Les étudiants d’Ankatso I, les habitants d’Analamahitsy, ou encore les riverains d’Anjanahary, Manjakaray, Ambodivona, Imerinafovoany, pour ne citer que cela, ont manifesté cette semaine leur ras-le-bol face aux épisodes répétitifs de délestage et aux longues coupures d’eau dont certaines durent depuis des mois, voire des années. La situation s’aggrave ces dernières semaines. Les manifestations semblent être spontanées, et ont lieu le soir lorsque les ampoules restent désespérément éteintes et qu’en prime, les robinets sont toujours à sec. « C’est au-dessus de ce que nous pouvons supporter, autrement nous ne serions pas ici ! », s’indignait un groupe de mères de famille d’Analamahitsy, avant-hier, lasses de devoir tout faire à la lueur des bougies le soir. « Nos enfants font leurs devoirs à la bougie tous les soirs, et ce n’est pas toujours commode surtout pour les plus petits ». 

Dépenses

Les bougies, comme l’eau que les ménages se font livrer tous les jours faute d’alimentation des installations dans leur domicile, représentent un coût conséquent synonyme de dépenses financières en plus. Un ménage de cinq personnes dépense en moyenne un paquet de 10 bougies par semaine, soit environ 6 000 ariary, tandis qu’un bidon jaune de 20 litres est livré à domicile contre 500 ariary à 1500 ariary selon les quartiers. De quoi mettre encore plus à mal les budgets familiaux. « Or les factures restent élevées et en prime, la Jirama mettra dorénavant des pénalités en cas de retard de paiement », ajoutent les manifestantes d’Analamahitsy, fort contrariées. Il s’agit des 5% de pénalités sur les factures émises par la Jirama en cas de retard de paiement par les usagers. Auquel cas, les pénalités de retard sont reportées sur la facture du mois suivant. Cette mesure prend effet à partir de ce mois de septembre. 

Gap de 25MW

De leur côté, le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures, celui et de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène, ont avancé lors de leur dernière rencontre avec la presse au côté du directeur général de la Jirama, que les délestages tournants actuels sur le Réseau interconnecté d’Antananarivo sont dus à la baisse du niveau d’eau du barrage d’Andekaleka, saison d’étiage étant. Actuellement, le gap de production électrique est de 25MW. Les solutions mises en œuvre, ou envisagées pour le moyen et le long terme, vont des provocations de pluies artificielles, lorsque les conditions le permettant sont réunies, à la concrétisation des grands projets d’hydroélectricité de Volobe, Sahofika et Ranomafana, ainsi que du projet d’installation de parcs solaires, en passant par la mise en marche des générateurs thermiques, une solution qui ne fait pas l’unanimité au sein de l’opinion publique. Par ailleurs, la Jirama indique se concentrer sur la distribution d’eau via les camions citernes ravitaillant les réservoirs installés dans les quartiers privés d’eau, et envisage de procéder à la mise en place de 35 forages. Il s’agira également de construire deux installations supplémentaires de purification d’eau, d’une capacité de production de 50 000m³ par jour chacune. 

Hanitra R.