
Premières cargaisons de NextSource. Une grande fierté pour NextSource soutenue financièrement par la Banque mondiale à partir de 2025, selon cette société étrangère sur les plateformes spécialisées, les « premières expéditions de concentré de graphite (de très haute qualité) de Molo » ont pu remplir plusieurs containers récemment via le port de Tuléar pour les États-Unis et l’Allemagne. La carrière se trouve dans le sud de Madagascar, avec une ligne routière accessible depuis le port de la « cité qui ne dort jamais » et d’Ehoala à Fort-Dauphin. Inutile de poser la question sur les retombées pour la population malgache, au moins dans la région de l’extraction. D’un autre côté, la domination chinoise sur le marché global de l’industrie électronique du transport, voiture en l’occurrence, inquiète les occidentaux. À l’instar des pays africains riches en minerais, les risques encourus de se retrouver perdants comme les pays comme Madagascar, pauvre et sans aucune industrie nationale minière, sont nombreux dans ce business de haut vol. Que ce soit pour le pétrole, l’uranium, l’or et les autres matières premières stratégiques, les occidentaux ont souvent opéré ainsi en Afrique francophone surtout pour dominer un marché et maîtriser toute concurrence. La pratique consiste à graisser la patte des dirigeants africains : le concept du “bon tyran”, acheter à très bas prix les minerais ou le pétrole, dans le meilleur des cas armer les forces de l’ordre du pays visé pour maîtriser tout soulèvement ; et enfin, piller les richesses du sous-sol. De temps en temps, les ministres et les hauts responsables sont envoyés dans des vrais-faux séminaires aux frais de la société pilleuse, avec à la clé : escort-girls, séances de shopping et de beuverie et des hôtels 5 étoiles. Les retombées profitent ainsi à une minorité bien choisie. Il ne reste qu’à espérer que Madagascar ne soit pas dans le même cas avec le graphite de Molo et d’autres gisements.
Maminirina Rado