Un document stratégique intitulé « Bilan alimentaire » vient d’être réalisé par le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage en collaboration avec l’Institut national de la statistique (INSTAT), sur financement de la Banque africaine de développement.
Il s’agit d’un ensemble de données qui fournit un aperçu complet de la situation alimentaire à Madagascar sur une période étalée entre 2016 et 2022. À titre d’illustration, les estimations des données concernant la production, l’importation, l’exportation et la consommation des produits alimentaires dans le pays, y sont présentées. Ce document relate également la quantité des aliments qui sont disponibles pour la population ainsi que leur répartition pour la consommation, l’industrie, ou d’autres usages. Plus précisément, le Bilan alimentaire dont dispose la Grande île, permet d’estimer des données fiables sur la disponibilité des macronutriments tels que les calories, les protéines et les lipides ainsi que les micronutriments comme les vitamines et les minéraux, a-t-on indiqué.
Chocs environnementaux
En outre, les indicateurs de sécurité alimentaire, notamment les taux d’autosuffisance alimentaire (TAS) et le taux de dépendance aux importations (TDI), y sont entre-temps exposés. Ce sont des indices cruciaux pour évaluer l’indépendance et la résilience alimentaire du pays, a-t-on fait savoir. À part cela, ce Bilan alimentaire contribue au suivi de deux indicateurs spécifiques des Objectifs de développement durable (ODD), à savoir la prévalence de la sous-alimentation et l’indice de pertes alimentaires. Parlant du taux d’autosuffisance alimentaire, il se maintient à un niveau élevé de l’ordre de 83%, avec une stabilité observée pour les produits d’origine végétale et animale, sur la période de 2016 à 2022, a-t-on évoqué. En revanche, la dépendance de Madagascar vis-à-vis des importations alimentaires reste faible, fluctuant entre 13,1% en 2016 et 22,4% en 2017. Il a été avancé que cette variation résulte principalement des chocs environnementaux, pour ne citer que la sécheresse de 2017, qui a accru le recours aux importations.
Pertes alimentaires
Par ailleurs, le taux de prévalence de la sous-alimentation a connu une baisse passant de 41,5% en 2016 à 34,9% en 2022. En dépit de tout cela, plus d’un tiers de la population malgache reste encore sous-alimenté, d’après les informations publiées dans ce document stratégique intitulé « Bilan alimentaire ». Si l’on observe une amélioration de la situation alimentaire en 2021 et 2022, notamment grâce aux efforts accrus en matière d’importation, les défis restent conséquents pour éradiquer la sous-alimentation, a-t-on poursuivi. S’agissant des pertes alimentaires, le Bilan alimentaire fait état d’une réduction progressive. Entre la période de 2016 et 2020, ces pertes alimentaires ont connu une stagnation avec un pourcentage de 20,2%. Il y avait ensuite une tendance à la baisse en passant à 15,3% en 2022. Une réduction des pertes alimentaires d’un point de pourcentage pour cette année aurait permis des économies sur les importations alimentaires, équivalentes à 120 milliards d’ariary, soit 37,6 millions de dollars américains au taux de change de 2016, a-t-on appris. En tout, les initiateurs de ce « Bilan alimentaire » ont soulevé que ce document constitue une ressource clé pour la mise en œuvre de politiques alimentaires adaptées aux besoins du pays et pour le suivi des objectifs de sécurité alimentaire à long terme.
Navalona R.