Cette odeur de mort qui plane… Trois morts décapités, un homme, sa femme et leur gendre, à Antanakidy Ambalavato Nord Farafangana, durant la nuit de vendredi à samedi. Un civil tué, quatre policiers pris en otage et puis libérés à Bepeha Sakaraha, durant le week-end. Décidément, il faut croire que Madagascar pue la banalité de l’insécurité sur les réseaux sociaux. Et cela se déroule surtout dans les contrées lointaines apparemment « où tout est neuf et tout est sauvage » pour le citadin empêtré dans le délestage et les coupures d’eau qu’il ne faut pas oublier. Des témoignages ont été largement partagés sur Facebook : une petite entreprise de multiservices de la capitale obligée de fermer boutique, avec en suspens un emprunt bancaire du « proprio », ou encore, celui d’un proche d’un parent décédé dans un hôpital à cause du délestage, le groupe de service n’ayant pas pu se déclencher à temps. Au ras des latérites et sous les feuillages, à travers ces paysages parfois idylliques qu’un Edmilson Daniel Andriamalala savait parfaitement décrire, les affaires se règlent à l’ancienne et aux sagaies. Les internautes en arrivent presque, à en croire leurs réactions, à ne plus s’étonner. Il faut attendre les statistiques du nombre de décès dû à l’insécurité cette année. Si cela atteint les 1 000 morts (tout individu confondu) l’année, la Grande Île devrait bouder une petite mention dans le « Guinness des Records ». Malheureusement, la traque des fautifs dans ces affaires à Farafangana et Sakaraha pourrait aboutir à encore quelques morts de plus. Cette époque de folie est décidément loin du « mora mora », cette nonchalance incomprise par une vision débridée « métro/boulot/dodo ».
Maminirina Rado