Les heures de coupures d’eau et d’électricité se réduisent petit à petit, bien que des défis structurels persistent. Depuis le week-end dernier, les coupures d’électricité nocturnes ne durent, en moyenne que quatre heures, contre sept à huit heures, auparavant.
Avec l’arrivée des premières pluies, une lueur d’espoir semble poindre à l’horizon pour les habitants d’Antananarivo et ses environs. La montée progressive des niveaux d’eau dans les barrages hydrauliques améliore la production des centrales hydroélectriques de la Jirama, entraînant une réduction notable des coupures d’eau et d’électricité. Cependant, cette amélioration, bien qu’appréciée, met en lumière des défis structurels persistants dans le secteur énergétique malgache. Ces dernières semaines, la fréquence et la durée des coupures d’électricité ont diminué. Alors que des interruptions nocturnes systématiques étaient devenues la norme, certains quartiers n’ont enregistré aucune coupure durant la nuit de dimanche dernier. Dans la plupart des zones touchées, les coupures, auparavant initiées dès 23 heures, commencent désormais autour de 1 heure du matin pour s’étendre jusqu’à 5h30. Ce décalage témoigne d’un léger répit, permis par l’amélioration de la capacité hydroélectrique, mais reste insuffisant pour répondre aux besoins croissants de la population et des entreprises.
Dépendance aux thermiques
Malgré cette amélioration, la Jirama continue de combler les déficits énergétiques par une dépendance accrue aux centrales thermiques, coûteuses en carburant. Cette solution, bien qu’efficace à court terme, s’avère économiquement insoutenable à long terme pour une entreprise publique déjà fragilisée financièrement. En parallèle, les variations saisonnières de la production hydroélectrique soulignent l’absence d’une planification stratégique à long terme visant à diversifier les sources d’énergie, réduire la vulnérabilité climatique et limiter les coûts exorbitants liés au thermique.
Prévention absente
Le délestage, s’il s’avère moins fréquent actuellement, reste une solution symptomatique plutôt que structurelle. La résilience du réseau énergétique est encore loin d’être assurée, et les périodes de sécheresse persistantes des dernières années démontrent les risques de dépendre largement de l’hydroélectricité. Une diversification énergétique, incluant des investissements massifs dans les énergies renouvelables comme le solaire ou l’éolien, pourrait réduire cette vulnérabilité, tout en répondant aux besoins énergétiques croissants. La réduction progressive des coupures offre à la Jirama une opportunité de regagner une partie de la confiance perdue auprès de ses abonnés, souvent frustrés par les délestages chroniques. Cependant, cet apaisement passager ne saurait masquer la nécessité d’une réforme profonde du secteur. L’amélioration des infrastructures, une gestion plus efficace et une vision claire pour assurer l’autosuffisance énergétique à moyen terme doivent être des priorités.
Antsa R.