La hache de guerre est enfin enterrée. Après presque deux ans de discorde et une intervention du Premier ministre Christian Ntsay, au mois de mai 2022, les principaux dirigeants du parti Tanora malaGasy Vonona (TGV) et de la plateforme Isika Rehetra Miaraka amin’i Andry Rajoelina (IRMAR) semblent trouver un terrain d’entente pour en finir une bonne fois pour toute avec la querelle politique qui a gangrené le camp présidentiel à Mahajanga suite au déplacement d’une forte délégation « orange » dans la capitale de la région Boeny, ce mardi.
Réconciliation
En effet, une réunion à laquelle ont participé Mamy Ravatomanga, Nicolas Rabemananjara, vice-président du Sénat ; Abdulah Marson Moustapha, ministre de la Jeunesse et des Sports ; Loulla Chaminah, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ; Hery Rasoamaromaka, Gouverneur de la région Analamanga ; Princia Soafilira, vice-présidente de l’Assemblée nationale ; Lalao Rahantanirina dite Nina, députée élue à Mahajanga ; et Dinaraly Tiandaza, sénateur de Madagascar, s’est tenue hier au bureau du Gouverneur de la région Boeny Mokhtar Salim Andriantomanga. « Je sens vraiment maintenant que notre président Andry Rajoelina est attristé par notre querelle politique au niveau de la base. Il est gêné à chaque fois qu’il envisage de nous rendre visite », a fait noter Mokhtar Salim Andriantomanga qui a souligné que « le président a ainsi envoyé cette délégation afin d’assurer la réconciliation entre les principaux responsables du TGV à Mahajanga ». L’ambiance malsaine au niveau de l’IRMAR a en fait conduit à une forte percée de l’opposition et à la victoire du candidat de la plateforme Firaisankina Christian Afakandro aux dernières législatives.
Contre-attaquer
En tout cas, à quelques jours du scrutin du 11 décembre, Mokhtar Salim Andriantomanga se réjouit de ce Fihavanana retrouvé. « Notre Mahajanga brillera », a-t-il d’ailleurs réagi. L’événement était également marqué par une autre réconciliation, celle du candidat Heriniaina Tia Solofomanga, de Mokhtar Salim Andriantomanga et de Lalao Rahantanirina. Avec cette nouvelle donne, tout indique que l’IRMAR compte contre-attaquer face à l’avancée de Rivo Rakotovao, candidat du parti Hery Vaovao ho an’i Madagasikara, soutenu par les partis membres de la plateforme de l’opposition Firaisankina qui a déjà dénoncé la participation des deux ministres originaires de Mahajanga à la campagne électorale d’un « candidat du pouvoir ». Force est de constater que le régime est prêt à tout afin d’éviter la victoire de l’opposition dans les chefs lieux de province. À cette allure, le Firaisankina et le Kôlekitifa an’ny Malagasy risque d’enregistrer, encore une fois, des miettes face au rouleau compresseur IRMAR.
Julien R.
Et la CENI inféodée ne pipe mot avec cette violation flagrante de la loi électorale laissant les détenteurs du pouvoir profiter des prérogatives de puissance publique !