Un rapport sur la situation des droits de l’Homme a été présenté, récemment à Genève, par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme dans le cadre de la 48e session du groupe de travail de l’examen périodique universel qui a eu lieu du 20 au 31 janvier 2025 dans la capitale suisse. Ce document, qui soulève des questions préoccupantes, dénonce notamment l’atteinte à la liberté des défenseurs des droits de l’Homme dans le cadre de la présidentielle de 2023.
Emprisonnement. Selon le rapport, plusieurs défenseurs des droits de l’Homme ont été victimes de harcèlement, de poursuites judiciaires et de détentions arbitraires avant et après la consultation populaire de novembre 2023. Ces actes, qualifiés de « menaces et d’intimidations », visent à décourager les militants dans leurs activités. « Ces menaces, actes d’intimidation et poursuites pénales allégués pourraient, dans le contexte politiquement tendu dans lequel les résultats des élections ont été contestés, avoir pour effet de dissuader les défenseurs des droits de l’homme de mener leurs activités », souligne le rapport. Il ajoute que des militants perçus comme opposants au gouvernement ont été accusés à tort et condamnés à des peines d’emprisonnement.
Arrestations arbitraires. Les forces de l’ordre ne sont pas épargnées par ce rapport accablant. Elles sont accusées d’avoir répondu avec une force disproportionnée à des manifestations pacifiques organisées par les 11 candidats qui avaient boycotté l’élection présidentielle, selon le constat des Nations unies. « Malgré le caractère pacifique des défilés, les forces de sécurité avaient parfois réagi en faisant usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc et en procédant à des arrestations arbitraires », indique le document. Ces manifestations faisaient écho aux accusations d’irrégularités préélectorales et au manque d’indépendance des institutions électorales formulées par l’opposition, a rappelé le document.
Amendes. Le rapport met également en exergue les outils à disposition du pouvoir public qui pourraient compromettre le respect des droits humains dans le pays. Bien que la Constitution garantisse la liberté de réunion pacifique, selon toujours le rapport, les autorités ont la possibilité de restreindre ce droit par des exigences administratives et des interventions des forces de sécurité. « Les lois nationales favorisent la diffusion d’une grande variété d’informations par la presse écrite, la radio et les médias sociaux, mais elles confèrent aussi au gouvernement des pouvoirs étendus pour refuser ou suspendre des autorisations médiatiques, saisir des équipements et imposer des amendes », précise le rapport. Aussi, le document rappelle qu’un projet de loi visant à instaurer un système de protection des défenseurs des droits de l’homme et des lanceurs d’alerte avait été présenté au Parlement, mais n’a pas été adopté.
Rija R.