
Les œuvres remises à plus tard, l’angoisse de la feuille blanche pour les poètes et écrivains, l’incommodité des compositeurs, les chanteurs qui ne peuvent pas enregistrer leurs morceaux, les opus retardés… Les « créateurs » perdent la confiance de leurs associés, les appareils électroniques sont endommagés. Tout cela, c’est la faute de « Monsieur Délestage ».
« Cela fait une semaine que je n’ai pas travaillé. J’ai déménagé dans un quartier où les coupures de courant font partie du quotidien, alors que j’ai des tas de montages à faire. Mes clients grognent, je comprends. Pourtant, je n’ai pas le choix ! », se désole Ricardo RH, un jeune vidéaste.
Ceïs, l’un des chanteurs les plus suivis sur les réseaux sociaux, figure également parmi tant d’autres victimes. Il n’a pas pu satisfaire ses aficionados, car jusqu’à présent, la vidéo musicale qu’il leur avait promise n’est malheureusement pas encore disponible. « Je sais que vous commencez à m’en vouloir… mais ce n’est pas facile de faire les choses et vous le savez très bien. Si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais sorti le clip en 2024, mais il y a des normes à suivre, que ce soit pour vous, pour nous ou vis-à-vis des plateformes. À cause de ces coupures d’électricité, notre réalisateur n’a pas pu terminer ses tâches comme prévu, car il avait aussi d’autres projets en attente. Il a fait ce qu’il a pu, mais… », s’excuse-t-il sur sa page Facebook.
Ayant de graves répercussions sur l’économie des affiliés et des adeptes de ce secteur, cette situation accablante engendre un profond découragement. Ô combien de producteurs ont failli fermer leurs petites et moyennes entreprises à cause de l’instabilité du courant, car la plupart n’ont pas les moyens d’acheter un groupe électrogène ? Aux séquelles de la pandémie, qui persistent toujours, s’ajoute une nouvelle crise. L’inspiration est étouffée, le délestage favorise la procrastination et, pour couronner le tout, le secteur artistique, dans son ensemble, est paralysé.
Iss Heridiny