Depuis ce qu’on appelé le génocide rwandais de 1994 où on a dénombré près de 800 000 victimes en 3 mois. Le président du Rwanda, Paul Kagamé bénéficie de la sympathie du moins la bienveillance de l‘opinion tant mondiale que régionale et notre pays est dans le même courant et même plus. Un partenariat, des discussions et même des visites d’Etat ont marqué le rapport entre les deux capitales, pour dire que leurs relations sont des plus excellentes.
Mais depuis plusieurs semaines le conflit du Nord-Kivu, à l’est de la République Démocratique du Congo mettant aux prises les rebelles du M23 et l’armée congolaise s’est embrasé dont le paroxysme a été la prise de Goma, la capitale régionale. On y suppose des exactions sur la population civile et surtout de viols massifs et systématiques des femmes. L’opinion commence à s’indigner et les médias de raffuter sur l’existence de la crise qui, « s’apparenterait » aux prémices du génocide de 1994. Mais, on pointe surtout du doigt les forces rwandaises qui sont au Congo et appuient fortement le M23 ce qui indispose Kigali et ses « sympathisants ».Le vent a-t-il tourné contre Kagamé ?
Et Madagascar dans la recherche de leadership dans cette région de l’Afrique en s’appuyant sur le SADEC (Southern African Development Community) entend intervenir dans ce conflit en fournissant un appui médical aux victimes du conflit opposant les forces régulières aux rebelles du M23. Engagement qui ne peut laisser indifférent l’ami président du Rwanda. Les relations entre Antananarivo et Kigali vont sûrement en subir les contrecoups. Comment le ministère des Affaires Etrangères va-t-il expliquer que ce n’est pas un revirement de notre diplomatie.
M.Ranarivao