
Un accident comme il y en a tant d’autres sous les cieux et sur les routes malgaches. Le 26 janvier, selon « Facebook », un tout-terrain et un taxi-brousse se sont télescopés sur la RN2 au niveau de Beforona, « à 57 km depuis Moramanga ». Résultat : le véhicule de transport public finit en aval d’un cours d’eau, avec quelques blessés. Impressionnant pour ainsi dire, mais plus de peur que de morts. Les raisons invoquées : deux ornières au bord de la route nationale. L’un des véhicules aurait évité une des ornières et le drame est survenu. Anodin certes. Mais la récurrence de ces drames sur roues transcende les réseaux sociaux chaque mois. Peu de personnes se questionnent sur la responsabilité de l’État, par le biais de ses ministères concernés, quand ce genre de drame arrive. Dans d’autres pays, les victimes ou les proches des tués par l’accident auraient déjà porté leur malheur devant la justice. Ensuite ici à Madagascar, il faut s’attendre à la litanie populaire, « vous ne pouvez jamais gagner face à l’appareil d’État, c’est du temps perdu ». Bien qu’il y ait mort d’homme. Comme quoi, mourir ou se blesser à cause d’un service public défaillant ressemble à se tuer pour rien même si la victime est un contribuable digne de ce nom. Ici à Madagascar, la sécurité semble se borner à abattre des bandits pour améliorer les statistiques et les notes des ministres. Cependant, il y la sécurité routière, la sécurité sanitaire, la sécurité de l’emploi et d’autres encore. La culture de l’exigence devrait être inculquée aux citoyens/consommateurs et payeurs d’impôts. Il a donc fallu un accident pour que les gens prennent conscience du danger de cette portion de route entre Moramanga et Tamatave.
Maminirina Rado