
Réputée pour ses bâtiments anciens datant de la colonisation, Antsiranana est un musée à ciel ouvert. Excepté la résidence Place Kabary, un édifice construit par Froger, le premier gouverneur de Diego-Suarez en 1887, des demeures sont en ruine et ne sont guère réhabilitées depuis le départ des Français. Apparemment, le sens de la conservation n’est pas dans la culture des habitants, les intendants en particulier.
Au cœur de la ville du Pain de sucre, sans vouloir exagérer, plus d’une trentaine de patrimoines architecturaux en piteux état risquent à tout moment de s’effondrer. Il s’avère que la réhabilitation de ces précieux joyaux ne figure pas dans le programme des autorités locales. L’hôtel de la Marine, par exemple, est devenu l’abri des canidés et des chèvres domestiques. Il est vrai que des projets ont été élaborés à l’intention de reconstruire ce bien d’Alphonse Mortages, jusqu’ici restés sans suite.
Force est de savoir que ces immeubles d’antan attirent davantage les touristes étrangers pourvoyeurs de devises… Les historiens ont déjà tiré la sonnette d’alarme. Mais les responsables étatiques font la sourde oreille… Ces vestiges sont les témoins de l’histoire. Et celle-ci est un repère pour la génération future, une base qu’il faut absolument entretenir. Si le pays était un arbre, l’histoire serait les racines, la culture serait les branches.
Iss Heridiny