Un appel à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel a été lancé à l’issue du sommet extraordinaire qui s’est tenu à Dar-es-Salam en Tanzanie, ce week-end. La fin des hostilités entre les deux camps est donc prononcée, mais les réactions sont contrastées. Les Rwandais ont accueilli positivement les conclusions de la réunion tandis que les autorités congolaises ont été déçues par l’absence de condamnation de Kigali, dont elles dénoncent l’implication dans le conflit.
Une étape importante franchie à Dar-es-Salam
Les autorités rwandaises ne cachaient pas leur satisfaction après avoir pris connaissance de la teneur du communiqué rédigé lors de ce sommet EAC-SADC. Les propos du ministre des Affaires étrangères du Rwanda, en tout cas, affirment que des mesures immédiates à moyen et long terme ont été proposées pour restaurer la paix et la sécurité à l’Est de la RDC. De plus, aucune condamnation de l’implication de son pays dans le conflit n’a été mentionnée. Les Congolais, pour leur part, éprouvent un sentiment mitigé car dit, son porte-parole, il s’agit d’une agression avérée et qui dure depuis trente ans. Mais il convient néanmoins que les lignes sont en train de bouger. Le président Tshisekedi retient qu’il y a eu une série de décisions qui répond à l’urgence humanitaire et au besoin d’une désescalade. Un appel au dialogue a été lancé par le cardinal qui a officié dimanche à la cathédrale de Kinshasa. Il a insisté sur le fait qu’il fallait le faire même avec ceux qui étaient considérés comme des ennemis. Sur le terrain, la situation est encore confuse. Le Burundi a envoyé des troupes qui combattent aux côtés de l’armée congolaise. Cette position prise par Bujumbura résulte du fait que le M23 est assimilé à un mouvement terroriste soutenu par le Rwanda. Les jours à venir vont certainement permettre de clarifier les positions de chacun, mais les résolutions qui ont été prises à Dar-Es-Salam sont très importantes et permettent à la paix de s’installer dans cette région meurtrie.
Patrice RABE