
La 2e édition de la Journée de prévention du blanchiment des capitaux est célébrée depuis hier et jusqu’à ce jour à travers un colloque organisé par le SAMIFIN en partenariat avec trois Facultés de l’université d’Antananarivo.
Le thème est axé sur le « Blanchiment des capitaux liés aux fraudes et évasions fiscales ». En effet, « cela représente un enjeu majeur étant donné que le montant lié à ces fraudes fiscales sur la période de 2020 à 2023 est estimé à plus de 2 000 milliards Ar, avec plus de 35% des flux financiers illicites détectés par le SAMIFIN rien que pour l’année 2023 », a déclaré le Directeur général de ce service de renseignement financier, Mamitiana Rajaonarison, à cette occasion. Et lui de préciser que la fraude fiscale se place également parmi les menaces élevées de blanchiment des capitaux identifiées par les deux dernières évaluations nationales des risques entre 2018 et 2022.
Mesures prises
« Ces fraudes et évasions fiscales se manifestent entre autres par des fausses déclarations effectuées par un importateur de marchandises. Ensuite, cet opérateur ne rapatrie pas les devises afin de ne pas payer d’impôts auprès du fisc. Il s’est également trouvé qu’un opérateur économique crée une société écran pour mettre en œuvre ses activités. Au moment de la réclamation des impôts et taxes par les agents de l’Etat, le promoteur a procédé à la dissolution de son entreprise. Nous avons ainsi pris des mesures au niveau du fisc en mettant en place un registre central des bénéficiaires effectifs dans le but de poursuivre la personne qui a créé la société », explique le directeur général de la SAMIFIN.
Défis à relever
Pour sa part, l’ambassadeur de l’Union européenne à Madagascar, SEM Roland Kobia, a avancé que l’Union européenne continue d’appuyer les pays africains dont Madagascar en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux. En effet, « c’est un facteur permettant d’attirer des investissements étrangers dans le pays et de stimuler les investissements locaux réalisés par des opérateurs nationaux. Dans un cadre économique où il y a du blanchiment de capitaux et de la corruption ainsi que des fraudes et évasions fiscales, il s’avère très difficile d’attirer des investissements. Cela constitue des défis à relever pour contribuer au développement d’une nation », a-t-il fait savoir.
Recherches
En ce qui concerne la promotion du partenariat entre SAMIFIN et les trois facultés de l’Université d’Ankatso, à savoir, la Faculté d’Économie, de Gestion et de Sociologie, la Faculté de Droit et de Sciences Politiques et la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, des recherches seront ainsi menées par des étudiants et des doctorants. « Les recommandations émises à l’issue de ces travaux de recherche visant à lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme seront ensuites remises à SAMIFIN. Les étudiants et les chercheurs sont également sollicités pour se pencher sur ces thématiques. Il y aura des récompenses pour les meilleures communications scientifiques », a évoqué le doyen de la Fac EGS, Fano Andriamahefazafy.
Navalona R.