
Madagascar fait face au défi de la protection des données. Le diagnostic de l’Association francophone des autorités de protection des données personnelles (AFAPDP) interpelle.
L’ère numérique avance à grands pas à Madagascar, mais la protection des données personnelles reste un chantier inachevé. Ce vendredi 21 février, l’Association francophone des autorités de protection des données personnelles (AFAPDP) a livré ses conclusions après une mission de deux semaines sur le territoire. Un constat sans appel : la Commission Malagasy de l’Informatique et des Libertés (CMIL), bien que prévue par la loi depuis 2015, n’est toujours pas opérationnelle. Face aux hauts responsables réunis à l’hôtel Colbert à Antananarivo, les experts de l’AFAPDP ont souligné l’urgence d’un cadre juridique effectif pour encadrer l’utilisation des données personnelles, notamment dans un contexte de digitalisation croissante. Sans cette régulation, les citoyens malgaches restent vulnérables face aux dérives possibles.A faire. Malgré ce retard, des efforts sont en cours. Sous l’impulsion du Programme de Réformes pour l’Efficacité de l’Administration (PREA), cette mission visait à poser les bases d’une réforme cohérente et intégrée. De son côté, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) apporte un soutien constant aux autorités malgaches, notamment en facilitant des échanges avec le Maroc, pays pionnier en matière de protection des données.Le rapport de l’AFAPDP, désormais sur la table des décideurs, servira de boussole pour orienter les choix stratégiques à venir. Reste à savoir si Madagascar saura transformer ces recommandations en actions concrètes avant que la vague numérique ne dépasse son cadre légal.
José Belalahy