
Le FMFP (Fonds Malgache de Formation Professionnelle) a présenté hier les nouvelles exigences du marché européen. Selon les experts, les entreprises à Madagascar n’ont que deux ans pour se préparer à la mise en œuvre de nouvelles règles prévue pour 2027.
Le secteur textile, habillement et accessoires (THA) malgache se trouve à un tournant décisif. Face aux nouvelles exigences environnementales et sociales imposées par l’Union européenne et le Royaume-Uni, il doit repenser ses pratiques pour conserver sa place sur ces marchés stratégiques. La montée en compétences des acteurs du secteur devient une priorité pour garantir leur compétitivité et leur conformité aux nouvelles normes. C’est dans ce contexte que le Fonds malgache de formation professionnelle (FMFP) a organisé une conférence au Centell Antanimena, réunissant des entreprises et des prestataires de formation, ainsi que des professionnels du secteur THA.
Changements. L’objectif de cette conférence était de sensibiliser les acteurs du secteur aux nouvelles réglementations, en particulier celles découlant du « Paquet EU Green Deal ». Ce dernier impose des normes strictes en matière de durabilité environnementale et de responsabilité sociale, qui exigent des ajustements rapides de la part des entreprises malgaches. Pour répondre à ces défis, la formation professionnelle est perçue comme un levier stratégique. Elle permet de renforcer les capacités des professionnels sur des sujets clés comme la gestion des ressources, la réduction de l’empreinte carbone, l’adoption de matériaux éco-responsables, et la transparence dans les chaînes d’approvisionnement.
Impératif
Les entreprises malgaches doivent désormais s’adapter à des exigences de plus en plus rigoureuses, notamment en matière de traçabilité et d’écoconception. Le respect des droits humains et des conditions de travail s’impose également comme un impératif. Face à ces enjeux, le FMFP, soutenu par l’Agence française de développement (AFD) et l’Union européenne (UE), met en place des programmes de formation sur mesure. Ces programmes sont conçus pour accompagner les entreprises, particulièrement les PME, dans leur transition vers une industrie plus durable, capable de répondre aux attentes croissantes des marchés internationaux.
Avantages. Le soutien du FMFP inclut des guichets de financement, comme l’Appel à Projet n°18 récemment lancé, pour permettre aux entreprises de financer les formations nécessaires à cette adaptation. Ces initiatives sont d’autant plus cruciales que l’industrie malgache doit se préparer à des exigences législatives imminentes. En 2027, le « passeport numérique », un document retraçant l’origine et le processus de fabrication des produits, sera obligatoire pour exporter vers l’Europe. Andry Razafindrakoto, représentante de Tafatsiry et consultant en transition environnementale et sociale des entreprises, a souligné que le marché européen représente actuellement 30% du secteur textile malgache. Les entreprises n’ont donc que deux ans pour se conformer à cette nouvelle exigence. La conférence a également permis aux entreprises de découvrir les différents avantages financiers de la formation professionnelle. En effet, grâce à l’appui des partenaires comme l’AFD et l’UE, les fonds alloués par le FMFP pour la formation dépassent souvent le montant des cotisations versées par les entreprises. Cette aide est d’autant plus importante que le secteur doit impérativement se préparer à répondre aux attentes de ses clients européens et maintenir sa compétitivité dans un contexte de plus en plus exigeant.
Sensibilisation. L’engagement des professionnels du secteur est essentiel pour réussir cette transition. C’est pourquoi le FMFP continue de promouvoir la collaboration entre les différents acteurs de la filière. La réussite de cette transformation repose sur la capacité des entreprises à innover et à adopter de nouvelles pratiques respectueuses de l’environnement et de la société. En favorisant le dialogue et la coopération, le FMFP espère positionner Madagascar comme un acteur compétitif et responsable sur le marché textile international. Ainsi, le secteur malgache du textile doit relever un défi de taille : s’adapter aux nouvelles réglementations européennes pour continuer à exporter et se maintenir sur les marchés mondiaux. La formation professionnelle apparaît donc comme l’un des outils clés pour surmonter ces obstacles et garantir l’avenir du secteur.
Antsa R.