
Les délits commis sur le cyberespace ne sont pas des faits nouveaux pour les utilisateurs des espaces virtuels à Madagascar, notamment les réseaux sociaux.
Le cas de Compassion Madagascar figure sans doute parmi les plus connus du public. Depuis des années, cette organisation de bienfaisance poste sur sa page Facebook des demandes d’aides au profit d’enfants malades démunis ou dont les familles sont sans ressources, afin de les soutenir dans la couverture des charges liées aux traitements. Seulement, la page Facebook est régulièrement clonée par des escrocs afin de détourner les aides financières que le public croit envoyer à l’organisation et aux bénéficiaires. Les escrocs copient l’intégralité des éléments de la page, ainsi que les textes et photos que l’organisation a publiés, mais en prenant soin de remplacer les numéros de téléphone destinés à recevoir les aides financières, par les leurs. Face à la forte multiplication des escroqueries dont elle est victime, l’association a fini par cesser toute publication d’aide sur sa page Facebook et incite les bienfaiteurs désirant apporter leur soutien à entrer directement en contact avec elle. Depuis, des pages clones continuent toujours de sévir. Certes, les méfaits des escrocs sont régulièrement dénoncés et leurs « post » régulièrement signalés, de nouvelles tentatives pour escroquer les utilisateurs du réseau social avec des faux « post », sont encore observées.
Ce cas n’est pas isolé. D’autres groupes Facebook sont également infiltrés par des escrocs pour y glisser de faux « post » en utilisant de vraies photos de personnes – y compris des enfants – malades ou ayant besoin d’aide. Certaines d’entre elles sont déjà décédées tandis que d’autres sont aujourd’hui guéries, mais leurs photos et les récits de leurs cas continuent d’être utilisés par les arnaqueurs. La situation désole les organisations de bienfaisance, mais celles-ci préfèrent renoncer aux réseaux sociaux au profit du contact direct avec les bienfaiteurs. Ce, en dépit des impacts que cela pourrait avoir sur les bénéficiaires de leurs actions de bienfaisance.
Notons que plusieurs cas similaires, dont ceux concernant des arnaques par SMS, ont déjà été démasqués par les autorités.
Hanitra R.