« Complètement », s’exclame Denise, la diva malgache, dans les loges du Cci Ivato hier juste après avoir conclu son premier tour de scène. Réponse à une question si « deux grosses pointures de la musique malgache, elle et D–Lain, trouvaient encore quelques trucs à s’apprendre ? ». Dans une salle comble, rapidement à moitié vide lors des « entractes » afin de se désaltérer, signe que l’énergie du spectacle happe entièrement le public, les deux artistes ont réussi un pari gagnant. Et Denise, une âme chantante, a lancé un « merci beaucoup » quand elle s’est entendue être qualifiée d’une des meilleures artistes féminines de Madagascar. Sur scène elle partage ses moments douloureux, une diva qui est passée par le mal–être et ses côtés obscurs dès l’enfance. « Il faut écrire, quitte à tout brûler après », conseille–t–elle à l’auditoire. Elle s’explique, « Je chante pour l’impact avant tout, certes j’ai besoin d’argent ». En coulisses sous le regard blême de Dozzy Njava, une canette de nectar des dieux en main, D–Lain se confie sur sa chanson « Hazolava » sorti il y a quelques semaines. « C’est avant un retour aux sources. Et aussi, une demande de bénédiction à ma famille. Parce que je n’ai jamais reçu sa bénédiction dans ma carrière musicale, je l’ai eu finalement », reconnaît-il. Avec ce concert, Tananarive retrouve quelque part ses fastes des années 90 et 2000. Denise et D–Lain sont les survivants d’un âge d’or post–« cassette à bande » de la musique malgache, avec des groupes comme Ambondrona, Mika et Davis, Baba de Madagascar, Shyn, Hazolahy et tant d’autres. Une époque à rendre nostalgique. Pour achever, à prendre dans le sens du « beautiful agony », les deux stars sont montées sur scène ensemble. Des chansons en duo qui ont embelli un après-midi pas comme tant d’autres à Tananarive.
Maminirina Rado