Elle s’appelle d’abord Marie Jeanne d’Arc et pourtant elle n’a rien d’une chrétienne intégriste, puis Masy Goulamaly elle n’a rien pourtant d’une musulmane dogmatique et en plus elle n’est même pas le genre de femme libérée de grande ville. Et pourtant, on lui a fait subir des tracasseries venues de tous bords puisqu’elle est une militante de la défense des droits de la femme. Soutenue, elle est élue députée dans le District de Tsihombe puis par la suite est devenue Présidente de la Commission Genre et développement. Une plus grande visibilité lui est advenue quand elle a déposé une proposition de loi sur la « dépénalisation » de l’ITG (Interruption Thérapeutique de Grossesse), ce qui lui a valu une levée de bouclier des sphères religieuse, culturelle et politique. Tant et si bien que même si elle a suggéré un assouplissement pour des cas précisés, cette proposition d’amendement n’a pas été inscrite à l’ordre du jour des travaux de la session parlementaire pour cause de vice de procédure anti-démocratique en octobre 2021.
Ce n’est pas tout, en 2024, alors qu’elle a été candidate indépendante aux législatives à Tsihombe, elle a dénoncé des irrégularités flagrantes au profit du candidat Bernard Tolia, présenté par le parti présidentiel. Le 1er juin, soit au lendemain de sa plainte, la députée se fait arrêter à Tsihombe, rapportent ses proches, par une cinquantaine de militaires armés et cagoulés pour être conduite au chef-lieu de district à Ambovombe.
Depuis, elle est absente du radar politique et social. Ce 08 mars, date censée être la Journée des droits de la femme, son absence remarquée ne fait que mentionner qu’il reste encore une longue route à faire pour l’Égalité des genres, de la promotion de la femme et du développement de la jeunesse, son objectif. Et ce ne sera pas de sitôt qu’on aura quelqu’un comme elle.
M.Ranarivao
