
Après un week-end très mouvementé, Siteny Randrianasoloniaiko, député de Toliara 1, a fait une première apparition publique en rendant visite aux blessés des échauffourées de ce dimanche à Toliara.
« Une fois de plus, le régime Rajoelina a bafoué la Constitution ». Ce sont les mots de Siteny Randrianasoloniaiko, député de Toliara 1 et 7ème vice-président de l’Assemblée nationale, hier, en rendant visite aux blessés de l’affrontement de ce dimanche dans le centre de la Cité de Soleil. Tout en condamnant l’usage de la force contre la population, l’élu a pointé du doigt les différentes transgressions de loi par les autorités. « Non seulement la Constitution a été piétinée, mais la loi en vigueur, tout comme le règlement intérieur de l’Assemblée nationale n’ont pas été respectés », a-t-il soutenu, tout en rappelant qu’il est un élu du peuple. « La loi nous oblige à faire des rapports auprès de nos électeurs », a-t-il poursuivi.
Droits
En effet, alors qu’aucun rapport officiel n’est communiqué après ces échauffourées, du côté de l’opposition, on avance au moins trois blessés et huit arrestations. « Les Forces de l’ordre et de sécurité ont pour mission de défendre la population ainsi que leurs biens », a avancé Behozatse, qui a indiqué qu’il prendra en charge tous les frais d’hospitalisation de ces blessés. « Les Forces de l’ordre et de sécurité ne sont pas faites pour blesser ni pour tuer la population qui ne fait que revendiquer ses droits », a-t-il continué. Des phrases qui ont raisonné dans le camp de l’opposition depuis ces derniers temps avec les différentes interventions des éléments des Forces de l’ordre afin de faire échouer toute tentative de rassemblements politiques dans la capitale Antananarivo ou bien dans les autres grandes villes. Pas plus tard que le 18 janvier dernier, Roland Ratsiraka, député de Toamasina 1 et non moins co-leader de l’autre plateforme de l’opposition, Kôlekitifa an’ny Malagasy, n’a pas non plus pu tenir une manifestation dans la ville de Toamasina. Les forces de l’ordre sont venues nombreuses pour maintenir l’ordre et empêcher la manif.
Poudrière
Au-delà du débat concernant le projet Base Toliara, qui est à l’origine de tous ces vacarmes politiques, Siteny Randrianasoloniaiko dénonce également le deux poids deux mesures que l’opposition est obligé de supporter depuis ces derniers temps. « Alors que les partisans du régime et de Base Toliara peuvent tenir librement des rassemblements, l’opposition fait systématiquement face à l’oppression des Forces de l’ordre », a-t-il regretté, avant de réclamer que « le jugement de tous ceux qui ont été arrêtés ce dimanche doit se faire à Toliara et non pas à Fianarantsoa ni à Antananarivo ». Quoi qu’il en soit, dans un climat politique tendu, la ville de Toliara reste une véritable poudrière. « Nous sommes prêts à sacrifier notre vie et nous opposons jusqu’au bout à ce projet », ont d’ailleurs clamé les manifestants. En tout cas, l’Etat s’apprête à lancer une nouvelle offensive afin de faire accepter, contre vents et marées, le projet.
Julien R.