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lundi, avril 28, 2025
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Les musiques malgaches protestataires et réconciliatrices du XXe siècle

Le cinquième art réunit la poésie, les paroles bien structurées, la mélodie ainsi que l’éloquence. Il donne des œuvres manifestant les sentiments, la joie et le mécontentement. Effectivement, grâce à son inspiration ardente, l’artiste relate les faits qui peuvent refléter son vécu ou ce qui se passe dans la société qui l’entoure. « Les chansons sont des productions artistiques mais aussi des productions sociales », avance l’historienne spécialiste en chanson à texte, Anja Rakotoarimanana. En d’autres termes, elles accompagnent la révolution. Alors, voici les hymnes indémodables qui ont été des signaux avertisseurs. #Chant de ralliement du parti MDRM.

Jacques Emma Rahamefy est l’auteur/compositeur de « Madagasikara Tanindrazanay ». Péan du parti nationaliste malgache durant la deuxième moitié des années 1940, cette musique est toujours ancrée dans l’esprit des citoyens malgaches de nos jours. Force est de rappeler que lors de la séance de tirs au but qui opposait les Barea et les Léopards de la République Démocratique du Congo en huitième de finale de la CAN 2019 en Egypte, les supporters malgaches ont fredonné en a capella, d’une manière très électrique la complainte légendaire. Encouragés, les poulains de Nicolas Dupuis ont aisément triomphé. Après tant d’années, « Madagasikara Tanindrazanay » continue de faire vibrer les cœurs… #Ampitapitao de Hazo Midoroboka. Dans son article paru le 13 mai 2024, le confrère journaliste culturel Rado Maminirina écrit: « En 1975 sortait une chanson culte, devenue aujourd’hui symbole générationnel et tube national, « Ampitapitao » de Hazo Midoroboka composé des « gars » du quartier d’Ambanin’Ampamarinana ». Oui, « Ampitapitao » est devenu le titre d’une émission de la Radio Nationale Malgache. En effet, le sôva s’avère être une façon d’exprimer tout haut ce que tout le monde dissimule. Avec ses paroles structurées tantôt ironiques tantôt métaphoriques, cadencées par le battement des mains, ce poème chanté transcende la motivation des manifestants et des révolutionnaires. Du reste, ce tube des années 1970-1980 a maintes fois été repris par des artistes, en l’occurrence Rossy.

« Ampitapitao » est un cri d’alarme, un avertissement lancé par le petit peuple aux dirigeants. #Nosy Tanindrazako de Naly Rakotofiringa. Auteur compositeur très célèbre dans la Grande île, parolier incontestable, ce grand homme a laissé à jamais son empreinte. « Nosy Tanindrazako», à dose de mélodie bà gasy, a bercé des générations, troisième cantique le plus chanté après « Ry tanindrazanay malala o» et le chant du MDRM, l’œuvre de Rakotofiringa suscite la fierté nationale en soi. Elle fait fondre en larmes surtout quand ce sont les chorales des Églises chrétiennes qui l’interprètent. Et lorsque c’est Salomon qui le chante, les auditeurs voient défiler dans leur tête les images des personnages historiques, notamment Ralaimongo, Raseta et ses frères d’armes. #Dadda « Samy malagasy », c’est la réconciliation nationale ! Rien qu’en entendant le début de la chanson, on a l’impression de réaliser un clip avec les 30 millions de Malgaches main dans la main regardant le ciel. De 2002 à 2009, le titre de Dadda a été mis en boucle. Selon les proches du professeur Albert Zafy, «Cet air, c’est son préféré ». Sûrement, car il se retrouve à travers le texte! #Malagasy Tôkana de Bilo. Lui, c’est une figure essentielle de la scène malgache. Cérébral et charnel, sa mélodie est à la fois spirituelle et dansante. « Malagasy tokana » littéralement, les Malgaches ne font qu’un, fait allusion aux crises socio-politiques qu’a traversées son pays.

Pour faire passer le message, il a su marier le korolahy, un rythme pratiqué dans le Triangle du Nord, et un texte poignant pour conscientiser ses compatriotes au bord de la guerre civile de 2002. Depuis, le rythme ouvre les cérémonies d’ouverture organisées par les politiciens ! Désirant avoir plus d’audience, le dépositaire de la tradition orale d’Ankarabe enchaîne avec « Afrika », evoquant la misère et incite le peuple du continent noir à s’émanciper contre l’injustice. « Lève-toi mon Afrique, il est temps », chantonne-t-il dans son refrain. Toutefois, le silence de Bilo semble assourdissant bien qu’il soit invité à des concerts dans l’Hexagone. Ses inconditionnels veulent encore entendre des tubes composés de rimes tranchantes et réalistes. . . Ces cinq œuvres n’ont pas été choisies d’une manière arbitraire. Un sondage d’opinion a été effectué pour avoir ce résultat… Actuellement, les artistes de la nouvelle école polissent la base charpentée par leurs aînés. Autrement dit, les chants de la révolution inspirent de plus en plus la jeunesse d’aujourd’hui, à cause de la situation actuelle.

 Iss Heridiny

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