Chacun à sa façon, les leaders de l’opposition continuent de mettre la pression sur le régime qui semble, ces derniers temps, traverser une zone de turbulence.
Depuis le week-end dernier, l’ambiance politique a pris une dimension qui ne fait que compliquer les affaires du régime Rajoelina. Alors que la tension reste présente malgré un semblant de calme à Toliara, deux sujets brûlants dont la question concernant Nosy Sakatia et Madagascar Airlines viennent s’ajouter au débat qui déchire de plus en plus l’opinion. Et l’opposition qui guette tous les faux pas des actuels dirigeants ne tarde pas à réagir et met souvent le régime dans une position inconfortable. Outre Siteny Randrianasoloniaiko qui s’est illustré à Toliara, Hajo Andrianainarivelo et Andry Raobelina sont également passés à l’offensive.
Traçabilité
En effet, preuve à l’appui, Hajo Andrianainarivelo a remis en cause le communiqué publié par le ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire (MDAT) apportant des précisions sur une mission topographique récemment conduite à Ampasindava-Sakatia, ce week-end. Selon le MDAT, le site, immatriculé sous le Titre n°1807-BO, couvre une superficie de 17 hectares 34 ares et 81 centiares. En 2018, selon le communiqué, la société malgache GREEN MASA LAND a obtenu un bail emphytéotique de 50 ans renouvelable, après avoir respecté les conditions légales en vigueur. Alors que le MDAT a voulu jouer la carte de la continuité, Hajo Andrianainarivelo a sorti une preuve qui indique que « la propriété fait retour au domaine privé de l’État franc et quitte de toutes charges », en date du 29 novembre 2019, donc postérieur à l’année 2018 avancé par le MDAT. « Tout ce qui a été réalisé pour la patrie a une traçabilité », a soutenu le patron du parti Malagasy Miara-Miainga.
Chacun pour soi
De son côté, Andry Raobelina, président du parti Anjomara sy Rivo-Baovao, a voulu attirer l’attention sur la situation de Madagascar Airlines. Dans un contexte où cette société fait l’objet d’une vive critique sur l’explosion du prix de certains vols domiciles, Andry Raobelina a souligné qu’au temps de Madagascar Airways, des efforts ont été réalisés pour satisfaire les clients et cela reflète, selon ses explications, la vitalité de la société. Il a même confié qu’un vol Antananarivo-Moroni existait encore en 2018. Une façon pour lui de pointer du doigt la situation difficile que traverse Madagascar Airlines avec ses offres qui, sous entend Andry Raobelina, sont trop chères pour les Malgaches. À côté de cela, Siteny Randrianasoloniaiko continue de mettre la pression sur le régime et de son côté, Marc Ravalomanana brille par son voyage en France. En tout cas, jusqu’à présent le chacun pour soi de l’opposition ne fait que faciliter la tâche aux pompiers du régime.
Julien R.